L'une des priorités de la future plateforme électorale du Nouveau Parti démocratique (NPD) sera la création d'un programme national de garderies, un projet que le gouvernement conservateur n'a pas tardé à tailler en pièces et dont les libéraux se réclament.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a signalé jeudi que son parti déposerait dès l'automne un «plan concret» visant à mettre sur pied un réseau national de services de garde inspiré du modèle québécois.

«C'est une opportunité que nous ne pouvons laisser passer. C'est aussi positif pour l'économie que pour les familles», a-t-il déclaré.

Le Québec, qui s'est déjà doté d'un tel programme en 1997, aurait un droit de retrait avec pleine compensation, a-t-on précisé au NPD.

Droit de retrait ou pas, la proposition néo-démocrate constitue une «intrusion massive dans un champ de compétence des provinces», a dénoncé l'attaché de presse du premier ministre Stephen Harper, Carl Vallée.

Il s'agit, a-t-il poursuivi dans un courriel, d'une autre stratégie nationale «one-size-fits-all» émanant d'un parti qu'il a qualifié de «centralisateur».

Dans un discours livré à Edmonton, Thomas Mulcair a critiqué l'inaction des conservateurs et des libéraux au chapitre de la création de places en garderie.

Tandis que les premiers ont clairement fait leur nid en optant pour l'instauration d'une prestation annuelle de 1200 $ par enfant, les seconds préconisent toujours la mise en place d'une «stratégie nationale de garderies».

Le Parti libéral du Canada a d'ailleurs accusé jeudi le NPD d'avoir «tué» le programme national des garderies sur lequel Paul Martin avait planché en 2005, alors qu'il était premier ministre.

«Le NPD a voté avec le PCC et le Bloc en 2005 pour défaire le gouvernement libéral de Paul Martin - un des premiers gestes du nouveau gouvernement Harper était de tuer le programme des garderies», a écrit dans un courriel Cameron Ahmad, responsable des communications au bureau du chef libéral Justin Trudeau.

Le montage financier du plan néo-démocrate sera dévoilé avant Noël, a-t-on indiqué du côté de la formation politique.

Pendant que Thomas Mulcair ramenait la proposition sur la table à Edmonton, du côté de Québec, le gouvernement de Philippe Couillard envisagerait une réforme du système actuel.

Selon les informations du quotidien La Presse, le tarif unique de 7 $ pourrait être éliminé et remplacé par un montant adapté au revenu familial.