Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a défendu farouchement la légalité des actions de son parti lors de sa comparution exceptionnelle devant un comité parlementaire jeudi.

À la fois ferme et frondeur, le politicien québécois a fait face pendant deux heures à des rafales de questions de la part des députés conservateurs et libéraux.

Le travail d'une dizaine d'employés néo-démocrates à son bureau satellite de Montréal est en cause : les adversaires du NPD affirment que ces employés faisaient un travail partisan, bien qu'ils étaient payés par la Chambre des communes, donc par les contribuables.

Ils font aussi valoir que le NPD a faussement représenté à l'administration de la Chambre des communes que ces employés étaient postés à Ottawa plutôt qu'à Montréal. 

« La Chambre des communes savait à chaque étape que ces gens travaillaient à Montréal. Jusqu'au changement de règlement du mois dernier, c'était tout à fait loisible pour eux de travailler où ils voulaient, y compris dans un bureau dont le loyer est payé par un parti politique », a cependant maintenu M. Mulcair.

Mais libéraux et conservateurs ont affirmé au terme de l'exercice que le témoignage de leur adversaire ne les avait pas convaincus.

Le député conservateur Tom Lukiwski a déposé une motion pour que l'étude de la question se poursuivre à ce même comité de la Chambre, en marge de l'enquête menée par le Bureau de régie interne de la Chambre des communes.

D'autres témoins pourraient être convoqués, un rapport pourrait être rédigé et Thomas Mulcair pourrait même être invité à comparaître à nouveau.

« Il y avait d'énormes contradictions dans le témoignage fourni par M. Mulcair et des documents fournis par l'administration de la Chambre », a déclaré M. Lukiwski.

« Les règles sont claires : il y a deux endroits où des employés de contribuables peuvent travailler : sur la colline parlementaire et dans les bureaux de circonscription », a quant à lui lancé le député libéral Dominic LeBlanc.

Le Bureau de régie interne, chargé d'adopter et faire respecter les règlements de la Chambre des communes, enquête sur la question et a annoncé un changement de règle le mois dernier : jusqu'aux prochaines élections, aucun employé du Parlement ne peut travailler dans les bureaux d'un parti politique.  

M. Mulcair a martelé tout au long de son témoignage que ce changement prouve que ce que son parti faisait auparavant était légal. Il a déclaré que les employés en question travaillent maintenant à son bureau de circonscription de Montréal, qui est payé par le Parlement.

Le chef néo-démocrate a multiplié les prises de bec et les commentaires sarcastiques durant son témoignage, en particulier avec le député conservateur Stephen Woodworth.

« Ben non, coco! Je suis en train de donner la réponse complète! », a lancé M. Mulcair au député ontarien qui demandait au président du comité d'intervenir pour forcer le témoin à répondre à sa question.

« Jamais dans les cinq années où j'ai siégé à ce comité, je n'ai vu un témoin aussi évasif que lui », a déclaré M. Woodworth.

« Dans mes 36 années au gouvernement, M. Woodworth, je n'ai jamais vu le parti au pouvoir s'associer avec le troisième parti pour convoquer le chef de l'Opposition », a répliqué Thomas Mulcair.

« Mais vous savez quoi? Je suis ici, et je vais répondre à toutes vos questions. »