Le Nouveau Parti démocratique (NPD) veut que le premier ministre Stephen Harper explique comment l'imposante base de données du Parti conservateur a pu être utilisée pour effectuer des appels automatisés trompeurs aux électeurs durant la campagne électorale de 2011.

Le député néo-démocrate David Christopherson a l'intention de présenter une motion mardi pour demander au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre d'étudier la façon dont la base de données des conservateurs a été utilisée en tant qu'«outil de suppression d'électeurs», selon les termes qu'il a employés.

La motion demande que M. Harper soit invité à comparaître devant le comité pour répondre aux questions sur ce sujet.

Pour accompagner le témoignage de M. Harper, affirme la motion, le Parti conservateur devrait fournir une liste de toutes les tentatives d'accès à sa base de données dans les deux dernières semaines de la campagne électorale de 2011.

Après une enquête de trois ans, le commissaire aux élections Yves Côté a récemment conclu qu'il n'y avait pas de preuve d'une conspiration nationale pour utiliser des messages enregistrés afin de diriger les électeurs vers les mauvais bureaux de vote.

Néanmoins, Élections Canada a porté des accusations contre un employé de la campagne conservatrice à Guelph, en Ontario, qui aurait utilisé un tel stratagème dans cette circonscription.

Et un juge de la Cour fédérale qui a entendu les plaintes sur les appels automatisés dans six circonscriptions a déterminé qu'il y avait eu une tentative orchestrée de supprimer des votes à travers le pays. Il a aussi conclu que la base de données des conservateurs était la source la plus probable de l'information utilisée pour faire ces appels automatisés.

La motion de M. Christopherson visant à faire témoigner M. Harper devant le comité survient après que les conservateurs eurent utilisé un stratagème procédural le mois dernier pour demander que le chef du NPD, Thomas Mulcair, soit invité à témoigner au sujet de l'utilisation alléguée par son parti de ressources parlementaires pour payer des employés dans des bureaux satellites partisans.

M. Mulcair a affirmé qu'il n'avait rien à cacher et qu'il serait heureux de s'expliquer.