Le premier ministre Stephen Harper continue à défendre sa réforme électorale, malgré les critiques sévères formulées par nulle autre que l'ancienne vérificatrice générale Sheila Fraser.

Mme Fraser, dont le rapport sur le programme des commandites avait été l'un des moments décisifs du scandale en 2004, a affirmé en entrevue à la Presse canadienne que la réforme constitue une atteinte à la démocratie canadienne.

L'ancienne vérificatrice générale est coprésidente d'un comité consultatif sur le système électoral mis sur pied par le Directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand.

Mais en point de presse en banlieue de Toronto, le premier ministre Harper n'a montré aucun appétit pour modifier le projet de loi qui est actuellement à l'étude par un comité de la Chambre des communes.

« Comme je l'ai dit plus tôt cette semaine à la Chambre des communes, nous croyons, et je crois que la majorité des gens croient, que dans une société démocratique, les élections devraient être déterminées par des votes secrets, pas par des électeurs secrets », a déclaré M. Harper.

Il a affirmé que la préoccupation principale des détracteurs du projet de loi résidait dans l'abolition du droit des électeurs d'utiliser certains moyens d'identification aux urnes. Son gouvernement estime que ces moyens favorisent la fraude électorale. Les opposants au projet jugent plutôt que cette abolition empêchera plusieurs personnes de voter.   

C'est le cas de Sheila Fraser : elle estime notamment que des milliers d'électeurs risquent de ne pouvoir voter; que l'indépendance de la surveillance des élections est menacée; et que les enquêtes sur des actes fautifs pourraient être entravées.

Selon elle, la réforme pourrait donner un avantage financier aux partis établis et saperait la confiance des Canadiens envers le système électoral.

Elle exhorte finalement les Canadiens à prendre la parole contre ce projet de loi des conservateurs.

Avec la Presse canadienne