Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, convoite la même clientèle électorale que Justin Trudeau: les familles de la classe moyenne.

M. Mulcair a entamé vendredi une campagne pour persuader l'électorat que le NPD est le seul parti capable de comprendre les défis auxquels fait face le citoyen lambda et de lui faciliter l'existence sur le plan financier.

«Nous allons protéger les consommateurs. Nous allons défendre les familles», a déclaré le chef néo-démocrate lors d'un caucus visant à déterminer la stratégie en vue de la reprise des travaux parlementaires, le 27 janvier.

«Et nous allons nous tenir debout pour tous les Canadiens.»

Il a ainsi annoncé qu'il amorcera une tournée nationale dès la semaine prochaine pour rencontrer des électeurs afin de discuter des façons de combattre «les factures qui s'accumulent et l'endettement croissant des ménages».

Cette tournée sera suivie, au printemps, d'une consultation nationale auprès des propriétaires de petites et moyennes entreprises, avec l'objectif de trouver des manières pour les aider à prendre de l'expansion et à créer des emplois pour la classe moyenne.

M. Mulcair a profité de l'occasion, vendredi, pour s'en prendre au chef conservateur, Stephen Harper, qui crée un pays où, soutient-il, un groupe de privilégiés profitent de bonnes conditions, tandis que les autres sont «abandonnés à leur sort».

Du côté des libéraux, même si M. Trudeau dit prioriser l'amélioration de l'ordinaire des familles de la classe moyenne, M. Mulcair soutient que le bilan n'est guère plus reluisant. Au cours des 35 dernières années, il affirme que les revenus des 20 pour cent les plus riches ont augmenté, mais qu'ils ont plutôt diminué pour les 80 pour cent restants. Et 94 pour cent de la croissance des inégalités est survenu pendant le règne libéral, a martelé le chef néo-démocrate.

D'ailleurs, M. Mulcair a souligné que Jack Layton avait forcé le premier ministre libéral Paul Martin, en 2006, à annuler des baisses d'impôts des entreprises de 4,6 milliards $, pour plutôt investir l'argent dans les logements sociaux, le transport en commun et le remboursement des prêts étudiants.

«C'étaient nos priorités. C'est là que nous avons mis l'argent», a déclaré M. Mulcair.

«Nous savons qui nous sommes. Nous savons qui sont les libéraux. Ne l'oubliez jamais.»

En vertu d'une loi sur les élections à date fixe adoptée par le gouvernement Harper, le prochain scrutin doit avoir lieu en octobre 2015. Les libéraux et les néo-démocrates croient cependant que le premier ministre pourrait ignorer la loi, comme il l'a fait par le passé, afin de déclencher des élections plus rapidement.

M. Mulcair a clairement fait savoir que le NPD n'attendrait pas le signal de départ, et dit plutôt que la campagne a déjà débuté et que son parti a son slogan en banque.

«Des étudiants aux personnes âgées, des Premières Nations aux nouveaux immigrants, les néo-démocrates lancent un message simple d'un océan à l'autre pour la prochaine élection: «Le NPD est avec vous».»