Le Canada a annoncé jeudi la fermeture de son ambassade en Égypte en raison des violences qui secouent le pays afin d'assurer la sécurité de son personnel consulaire.

La situation sera réévaluée dans les prochains jours pour décider d'une réouverture au plus tôt dimanche, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

La répression sanglante par l'armée et la police égyptiennes des manifestations des partisans du président Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet dernier, a fait 578 morts mercredi.

Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird a appelé jeudi «toutes les parties à s'engager dans un dialogue constructif pour calmer les tensions», exhortant les Égyptiens «à faire preuve de retenue et de détermination dans les prochains jours».

Inquiétudes pour les institutions religieuses

Le ministre canadien s'est aussi dit inquiet des attaques menées contre des institutions religieuses.

Or, le Canada n'a toujours pas imposé de sanctions contre le gouvernement intérimaire du Caire en réaction aux actions violentes de l'armée égyptienne contre les partisans du président déchu Mohammed Morsi, expulsé du pouvoir lors d'un coup d'État, le 3 juillet.

Dans un communiqué publié jeudi, M. Baird et l'ambassadeur de la liberté de religion du Canada, Andrew Bennett, qualifient de «déraisonnables» les attaques contre les églises chrétiennes en Égypte.

Ils ont ajouté que les autorités égyptiennes devraient protéger les fidèles.

L'ambassadeur de l'Égypte au Canada, Wael Ahmed Kamal Aboul-Magd, n'était pas disponible jeudi pour réagir au communiqué du ministre Baird. Son adjoint a précisé qu'il ne serait pas de retour à l'ambassade avant la fin de semaine.

Une note a tout de même été publiée par l'ambassade sur son site Web, dans laquelle le ministère égyptien des Affaires étrangères exprime sa douleur face aux pertes humaines au Caire, condamnant du même souffle les nombreux pays à avoir tenu des propos qui ont porté atteinte à la souveraineté de l'Égypte.

Dans la foulée de ces violences, Washington a annoncé jeudi l'annulation d'un exercice militaire conjoint avec l'Égypte, qui était prévu pour le mois prochain. Leurs ressortissants ont aussi été incités à quitter l'Égypte. Le président américain, Barack Obama, a également déclaré que les États-Unis «condamnaient fermement» la répression.