L'arrivée de Leona Aglukkaq à la tête du ministère de l'Environnement soulève des questions auxquelles l'équipe du premier ministre est visiblement pressée de répondre.

S'il faut en croire la porte-parole de Stephen Harper, le choix était logique en raison des racines de l'ex-ministre fédérale de la Santé.

Julie Vaux note qu'en tant que femme d'origine inuite, Mme Aglukkaq a grandi en étroite communion avec l'Arctique et qu'elle comprend mieux que quiconque la nécessité de protéger le vaste territoire du pays.

Mme Vaux écrit également que la nouvelle venue entend «se dévouer à préserver la nature pour les familles d'aujourd'hui et celles de demain».

La porte-parole du premier ministre ajoute que la nomination d'une ministre de l'Environnement provenant du nord du pays, une région fragilisée par les changements climatiques, se veut un engagement gouvernemental clair en faveur de la faune et de la flore et du développement durable.

Ces derniers jours, le changement de portefeuilles de Leona Aglukkaq n'a pas fait couler beaucoup d'encre.

La politicienne de 46 ans a décliné la demande d'entrevue de La Presse Canadienne.

Son cabinet a plutôt publié un court communiqué dans lequel la principale intéressée explique que puisqu'elle «a grandi et qu'elle habite au Nunavut, elle sera en mesure d'apporter une perspective unique au sein de son ministère». Elle ajoute que «la protection des terres, de l'eau et de la vie sauvage sont des principes fondamentaux de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut».

Au terme du remaniement, Leona Aglukkaq est devenue la cinquième députée conservatrice à accéder au poste de ministre de l'Environnement depuis l'accession au pouvoir des troupes de Stephen Harper il y a environ huit ans.

Son arrivée en scène intervient à un moment-clé.

Les conservateurs font des pieds et des mains pour convaincre Washington du bien-fondé de l'oléoduc Keystone XL, un projet qui permettrait de transporter le pétrole issu des sables bitumineux albertains vers des raffineries du sud des États-Unis.

Par ailleurs, Mme Aglukkaq tentera à son tour de rencontrer un engagement de longue date de son gouvernement. Elle devra essayer d'élaborer une politique destinée à encadrer les émissions de gaz à effet de serre des secteurs gazier et pétrolier.

Ce cadre réglementaire avait été promis pour la toute première fois en 2007.