Après que deux comités parlementaires eurent bloqué sa tentative de faire condamner l'avortement sélectif des filles par la Chambre des communes, le député Mark Warawa a semblé changer de cap, mercredi.

Le député de Langley, en Colombie-Britannique, a provoqué la controverse, l'automne dernier, lorsqu'il a présenté la motion M-408 qui appelait les députés fédéraux à dénoncer l'avortement visant à empêcher la naissance d'une fille. L'initiative a été décriée comme une tentative déguisée de rouvrir le débat sur l'avortement.

Le premier ministre Stephen Harper a maintes fois répété qu'il ne souhaite pas relancer ce débat explosif. Deux comités dominés par les conservateurs ont jugé la motion de M. Warawa inapte à être votée.

Dans un communiqué, le député a fait savoir qu'il poursuivra son combat contre cette forme d'avortement avec ses collègues de tous les partis aux Communes. Il entend aussi participer à des débats et prononcer des discours à l'extérieur du Parlement.

Mais au plan législatif, il souhaite plutôt parrainer une initiative qui vise à restreindre l'endroit où peut habiter un prédateur sexuel condamné.

Au bureau du député, on a refusé de discuter de cette nouvelle initiative. Son assistant a raccroché au nez de La Presse après l'avoir référé à un communiqué de presse.

La croisade de M. Warawa contre l'avortement sélectif des filles a été à l'origine d'une fronde contre Stephen Harper. Il y a trois semaines, le député s'est plaint d'avoir été muselé par l'entourage du premier ministre alors qu'il devait prendre la parole avant la période des questions.

Depuis, une dizaine de députés conservateurs ont pris la parole aux Communes pour l'appuyer.