Le libéral Brian Gallant jouera gros, lundi, lorsqu'il effectuera sa deuxième tentative pour obtenir un siège à la législature du Nouveau-Brunswick; cette fois, cependant, il se présente non seulement dans une circonscription ayant un long historique de soutien aux libéraux, mais il est également chef du parti.

Depuis son élection à la tête de la formation, en octobre dernier, M. Gallant n'a pu suivre les débats que de la galerie des visiteurs, ne disposant pas du siège qui lui aurait permis d'assumer le rôle de leader de l'opposition.

Cela pourrait changer lundi, lorsque ce jeune avocat affrontera le progressiste-conservateur Jimmy Bourque et la néo-démocrate Susan Levi-Peters lors d'une élection partielle dans la circonscription de Kent, sur la côte est de la province. L'endroit est une forteresse libérale depuis près d'un siècle, mais M. Gallant affirme ne pas tenir cela pour acquis.

L'élection partielle a été déclenchée lorsque l'ex-premier ministre libéral Shawn Graham a quitté la politique après avoir été trouvé en conflit d'intérêts. L'affaire est liée à une garantie de prêt de 50 millions $ offerte par son gouvernement à une entreprise de construction en 2009. Le commissaire provincial responsable des conflits d'intérêts a fait savoir que M. Graham aurait dû se retirer des discussions du cabinet à propos de la garantie de prêt offerte à Atcon, puisque la compagnie est liée à son père, Alan Graham.

Celui-ci a lui aussi représenté les électeurs de Kent et a été élu pour la première fois en 1967, entamant une dynastie de 46 ans pendant laquelle un Graham a toujours représenté la circonscription.

Malgré tout, M. Gallant affirme avoir effectué du porte-à-porte afin de se faire un nom.

«Je crois que les gens vont baser leur vote sur les individus, leurs visions, leurs idées et ce qu'ils veulent apporter de concret», a-t-il dit.

M. Gallant, âgé de 30 ans, n'est pas un néophyte en matière de campagne électorale. En 2006, il a tenté, sans succès, de déloger le conservateur Bernard Lord, qui était alors premier ministre, dans la circonscription de Moncton-Est, mais a malgré tout obtenu près de 41 pour cent des voix.

Malgré la campagne au leadership des libéraux, le politologue Geoff Martin, de l'Université Mount Allison, mentionne que peu de détails sont connus sur les positions de M. Gallant dans plusieurs dossiers.

Lorsque l'élection partielle a été déclenchée, le premier ministre progressiste-conservateur David Alward a lancé que le vote serait l'occasion, pour les électeurs, d'envoyer un message aux libéraux pour leur gestion de l'affaire Atcon. Malgré les millions de dollars en aide gouvernementale, l'entreprise a fait faillite.

Au cours des derniers jours, le vice-premier ministre Paul Robichaud a concédé que son parti pourrait être menacé dans Kent.

Les trois candidats ont déclaré que l'assurance-emploi et l'exploration du gaz de schiste sont devenues les principaux points autour desquels s'est articulée la campagne.

Plus de 1400 des 8800 électeurs inscrits dans la circonscription ont déjà voté par anticipation.

Au déclenchement de l'élection, les progressistes-conservateurs possédaient 41 sièges à la législature, les libéraux en avaient 12, un siège était occupé par un indépendant, et le siège de Kent était vacant.