Le premier tête-à-tête entre Stephen Harper et Pauline Marois pourrait ne pas avoir lieu en sol canadien, mais bien à l'étranger à l'occasion du Sommet de la francophonie, qui doit avoir lieu à la mi-octobre en République démocratique du Congo (RDC).

Fraîchement élue, Mme Marois consacre l'essentiel de son temps à se préparer à prendre les commandes du gouvernement du Québec. Elle doit d'ailleurs annoncer la composition de son cabinet d'ici deux semaines et prendre connaissance des états financiers de la province.

Durant la campagne électorale, Mme Marois avait indiqué vouloir rencontrer le premier ministre Stephen Harper le plus rapidement possible si elle était élue afin de lui présenter la liste des pouvoirs qu'un gouvernement péquiste souhaiterait obtenir, notamment en ce qui concerne la gestion du programme d'assurance-emploi.

Mais les emplois du temps de Mme Marois et de M. Harper au cours des prochaines semaines pourraient rendre la tenue de cette rencontre difficile avant le Sommet de la francophonie, qui aura lieu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en RDC.

Dans l'entourage de Mme Marois et au bureau de M. Harper, personne n'a pu préciser quand la première rencontre pourra avoir lieu entre les deux premiers ministres. Le calendrier semble favoriser, pour le moment, un premier face-à-face en RDC.

Le Sommet de la francophonie, qui a lieu tous les deux ans, a été inscrit à l'ordre du jour de la future première ministre. Même si cette rencontre internationale a lieu dans cinq semaines, l'entourage de Mme Marois ne pouvait confirmer qu'elle se rendrait à Kinshasa, en octobre. «C'est à l'agenda», a-t-on simplement indiqué.

Mais compte tenu de l'importance qu'accorde le Parti québécois à la place du gouvernement du Québec sur la scène internationale, il serait étonnant que Mme Marois mandate son ministre des Relations internationales de s'y rendre à sa place.

Rencontre Marois-Hollande

Autre élément qui milite en faveur de la participation de Mme Marois à ce sommet: le président français François Hollande prendra part à son tout premier Sommet de la francophonie. Élu en mai, M. Hollande est nettement plus sensible à la cause des souverainistes que l'était l'ancien président Nicolas Sarkozy.

Durant son mandat, M. Sarkozy avait pris à partie les souverainistes québécois, affirmant sans ambages, début 2009, au moment de décerner la Légion d'honneur à Jean Charest: «Croyez-vous que le monde, dans la crise sans précédent qu'il traverse, a besoin de division, de détestation?»

Le retour au pouvoir des forces socialistes à Paris au printemps a aussi marqué le retour du principe de «non-ingérence, non-indifférence» à l'égard du projet souverainiste.

Le sommet de Kinshasa donnerait l'occasion à Mme Marois de rencontrer M. Hollande pour la première fois depuis qu'il occupe les plus hautes fonctions de l'État français.

Stephen Harper participera pour sa part à son quatrième Sommet de la francophonie. À Québec en 2008 et à Montreux en 2010, il y comptait des alliés naturels favorables au fédéralisme (Jean Charest et Nicolas Sarkozy). Au prochain sommet, la dynamique autour de la table sera nettement différente.