Le ministre des Affaires étrangères John Baird planifie une visite historique en Birmanie, un pays qui a souffert pendant près d'un demi-siècle sous la tyrannie de la junte militaire.

M. Baird, qui devrait arriver dans la capitale, Naypyidaw, plus tard cette semaine, est le premier ministre canadien des Affaires étrangères à visiter cet État asiatique, renommé Myanmar par la junte.

Les militaires ont régné sur le pays avec une main de fer, emprisonnant des milliers d'opposants, y compris Aung San Suu Kyi, gagnante du Prix Nobel de la Paix, qui a passé la majeure partie des deux dernières décennies en résidence surveillée.

La junte militaire a cédé les rênes du pouvoir l'an dernier à un nouveau gouvernement civil appuyé par l'armée et dominé par une clique d'officiers à la retraite. Ce gouvernement a mis en branle une série de réformes démocratiques.

Lors de sa visite, M. Baird devrait rencontrer Mme Suu Kyi, aujourd'hui âgée de 66 ans, et qui dirige le mouvement d'opposition.

Mme Suu Kyi, surnommée la Dame, est l'une des cinq personnes ayant reçu la citoyenneté canadienne honoraire. Elle s'est adressée aux Canadiens via Internet la semaine dernière pour les remercier d'avoir soutenu le mouvement pro-démocratie dans son pays.

Un responsable gouvernemental, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a mentionné qu'Ottawa faisait preuve d'un «optimisme prudent» à propos des récents changements survenue en Birmanie.

«Bien que nous n'en soyons pas encore au point de lever les sanctions, nous voulons nous assurer que les avancées réalisées ne peuvent pas être annulées», a dit ce responsable.

Le Canada a mis sur pied un engagement stratégique avec la Birmanie l'été dernier, engagement qui comprend l'échange d'ambassadeurs, mais maintient toujours un dur régime de sanctions qui ont été renforcées considérablement en 2007.

Les États-Unis et l'Union européenne ont salué les progrès birmans, mais ils affirment qu'ils surveilleront de près le déroulement d'une élection partielle prévue pour avril, à laquelle participera la Ligue nationale pour la démocratie, le parti de Mme Suu Kyi, avant de décider si leurs sanctions seront levées.