Le prochain chef du Parti libéral du Canada (PLC) pourrait être élu selon un modèle inspiré des primaires américaines. Dans un document rendu public jeudi, les hautes instances du parti proposent d'étendre la possibilité de voter aux non-membres du PLC.

Cette proposition, qui doit être entérinée au congrès national de janvier prochain, prévoit l'adoption d'une nouvelle catégorie de participants dans les activités de la formation politique, les «partisans». Ce titre s'appliquerait «à toute personne qui est prête à s'inscrire comme tel, en adhérant à une Déclaration des principes libéraux, en confirmant ne pas être membre d'un autre parti politique fédéral et en acceptant toute autre règle ou condition» que le parti pourrait établir.

Le processus pourrait se dérouler par courrier ou sur le web et s'étendrait sur un maximum de 16 semaines, du 1er mars au 30 juin 2013. Jusqu'ici, au Canada, seuls les membres en règle d'un parti politique peuvent voter pour élire leur chef. Le modèle américain a été adopté lors de la dernière élection du chef socialiste en France et il a été considéré comme un succès.

«Il y a des propositions dans ce document qui vont non seulement avoir un impact sur la manière dont ce parti opère; elles vont fondamentalement toucher la dynamique de la politique partisane dans ce pays», a déclaré le président du PLC, Alfred Apps.

«Une feuille de route vers le renouveau»

Le document en question est intitulé Une feuille de route vers le renouveau. Il est le fruit de plusieurs mois de réflexion et de consultations menées depuis le 2 mai dernier, jour de la plus grande défaite de l'histoire du Parti libéral du Canada. Au cours du prochain mois, d'autres réunions et consultations seront menées dans le pays, jusqu'à ce que des propositions finales puissent être préparées en vue du congrès national du 13 janvier prochain, à Ottawa.

Parmi les autres propositions, on trouve celles touchant les ailes provinciales et territoriales du parti, comme le PLC-Québec. Contrairement à ce qui était sur la table jusqu'à tout récemment, le conseil national n'est pas allé jusqu'à proposer leur abolition. On recommande plutôt de rationaliser leurs dépenses et de centraliser leurs opérations le plus possible, mais sans toucher à leur structure de gouvernance. Le document insiste aussi sur leur rôle de soutien des associations de circonscription.

Le Parti libéral du Canada est la dernière formation fédérale à être dotée de ce genre de structure fédérative. Plusieurs membres du parti rêvent depuis longtemps de voir ces instances provinciales et territoriales disparaître. Certains estiment que conserver de telles succursales régionales coûte trop cher et que cela ne rapporte pas assez de votes. D'autres sont d'avis qu'elles ne font que causer des maux de tête aux dirigeants nationaux, sans parler du scandale des commandites qui n'aurait jamais vu le jour sans le PLC-Québec, pestent encore des libéraux.