Les conservateurs de Stephen Harper font preuve «d'effronterie» en coupant les subventions publiques aux partis politiques tout en faisant appel aux sénateurs conservateurs - payés avec les deniers publics - pour accomplir des tâches liées au parti, a dénoncé un député de l'opposition, vendredi.

Le député néo-démocrate de Winnipeg, Pat Martin, s'est montré particulièrement incisif à l'égard du sénateur conservateur Don Plett, qui copréside la campagne électorale des conservateurs au Manitoba et y fait office de porte-parole principal. Les Manitobains seront appelés aux urnes le 4 octobre.

M. Martin a soutenu en conférence de presse au Parlement que les sénateurs devraient se contenter de gérer leurs propres affaires, ou alors être rémunérés par le parti qu'ils représentent plutôt que par les contribuables canadiens.

M. Plett, un ancien président du Parti conservateur fédéral, a été nommé à la Chambre haute par le premier ministre Stephen Harper il y a deux ans. Il empoche un salaire annuel de 132 000 $.

Le sénateur affirme qu'à titre de contribuable manitobain, il a le droit de consacrer son temps libre à une cause politique provinciale.

Il a fait valoir que s'il était conservateur à l'échelle fédérale, il l'était tout autant au niveau provincial.

M. Plett a par ailleurs ajouté qu'il avait l'intention de poursuivre son travail au Sénat, et qu'il avait sans l'ombre d'un doute l'intention d'y siéger le 27 septembre, date de la reprise des travaux au Parlement.

Il a précisé qu'il prévoyait prendre deux jours de congé en octobre de ses obligations sénatoriales pour se consacrer au scrutin le jour venu.

Trois provinces canadiennes sont plongées dans le processus électoral et l'implication des sénateurs conservateurs se fait de plus en plus remarquer; les critiques de M. Martin ne viennent donc que s'ajouter à celles déjà émises à propos des activités partisanes de certains sénateurs.

L'automne dernier, des députés libéraux s'étaient plaints que des sénateurs conservateurs - dont M. Plett - aient distribué des brochures partisanes et payées par les contribuables dans des circonscriptions détenues par l'opposition.