Bob Rae pourrait devenir le chef intérimaire du Parti libéral du Canada. Dans une lettre envoyée à ses collègues libéraux, hier, l'ancien premier ministre ontarien a proposé sa candidature, mais à une condition: qu'une réelle course à la direction n'ait pas lieu avant un an et demi.



Ce faisant, M. Rae a donné l'impression d'abandonner ses ambitions de longue date de devenir chef permanent du PLC. Les règles actuelles du parti, en effet, prévoient que le chef intérimaire ne pourra pas être candidat à la course à la direction du parti. Mais ces règles pourraient changer à l'avenir.

«Je me plierai à toutes les règles concernant la direction intérimaire du parti, qui auront été adoptées par le caucus et le conseil», a simplement écrit le député libéral de la circonscription de Toronto Centre à ce sujet.

«Après la pire défaite de notre histoire, il est crucial que nous soyons unis comme parti et que nous engagions des discussions directement avec les Canadiens sur les questions qui les touchent», a-t-il par ailleurs exhorté.

Le temps presse pour les libéraux, qui n'ont que 10 jours pour se trouver un chef intérimaire. Les députés et les sénateurs doivent se réunir, mercredi prochain, pour en discuter. Leur rencontre sera suivie par celle des membres du conseil national, qui auront aussi leur mot à dire.

Garneau consultera

Jusqu'ici, le député de Westmount-Ville-Marie, Marc Garneau, a lui aussi offert ses services aux membres du caucus libéral. «Depuis la semaine passée, plusieurs personnes ont pris contact avec moi pour me signaler leur appui, a expliqué M. Garneau, lors d'un entretien téléphonique avec La Presse, hier. Je respecte certainement M. Rae, un homme de grande expérience. Mais je vais devoir consulter ces personnes qui m'ont encouragé à me porter candidat. Alors avant de prendre une décision, je vais les contacter.»

Dans les coulisses, de nombreux libéraux ont dit croire que les sénateurs et les députés se rangeraient derrière la candidature de Bob Rae, plutôt que celle de M. Garneau. Ancien premier ministre néo-démocrate de l'Ontario, M. Rae est perçu comme ayant une meilleure expérience et plus de vision politique.

Denis Coderre, qui a exprimé son appui à Bob Rae le jour même de la démission de Michael Ignatieff, n'a pas voulu s'avancer à prédire la décision de ses collègues. Mais pour lui, le choix est clair: «Moi, c'est mon homme. C'est la personne dont on a besoin pour les deux prochaines années comme chef par intérim pour rebâtir le parti et aller chercher la pertinence et être percutants en Chambre.»

M. Coderre a toutefois appelé à une résolution rapide de la question. «Ce n'est pas une course au leadership intérimaire, a-t-il lancé. C'est notre intention de régler cela au prochain caucus.»