Le gouvernement fédéral a été si préoccupé par la retenue fiscale et les conséquences de la crise financière qu'il a laissé la pauvreté familiale disparaître complètement de l'ordre du jour, affirme l'ancien premier ministre Joe Clark.

Ce dernier estime cependant que cet ordre du jour peut changer, spécialement avec un peu d'aide du groupe anti-pauvreté auquel il vient de se joindre, Canada Sans Pauvreté.

L'ancien politicien a ajouté, dans le cadre d'une entrevue accordée mercredi à La Presse Canadienne, qu'il semblait y avoir un consensus sur la question au sein des parlementaires canadiens.

Après s'être fait encourager par l'ancien chef du Nouveau Parti démocratique, Ed Broadbent, M. Clark a accepté d'occuper le rôle de directeur honoraire de l'organisme.

Ce groupe était auparavant connu sous le nom d'Organisation nationale anti-pauvreté, fondée en 1971 et dirigée par des gens ayant eu une expérience directe de la pauvreté. M. Clark rejoint donc M. Broadbent, le chef des Premières nations Ovide Mercredi et Monique Bégin - ministre au sein du cabinet de Pierre Elliot Trudeau - en tant que directeur honoraire.

Joe Clark espère donner plus de visibilité au groupe en soutenant son travail pour mettre en oeuvre des solutions simples pour éliminer la pauvreté, dirigeant à la fois ses efforts vers le gouvernement, le secteur privé et les communautés.

M. Clark estime que la pauvreté a reçu peu d'attention d'attention de la part de l'administration Harper, et que le sujet a régulièrement été renvoyé dans la cour des provinces.

Lors de cette même entrevue, l'ancien premier ministre en a par ailleurs profité pour dénoncer le climat régnant aux Communes, qu'il qualifie de brutal.

M. Clark, qui a pourtant été la cible de nombre de plaisanteries alors qu'il sillonnait les corridors du Parlement, estime que le respect entre politiciens a décliné, entre autres parce que ces partis ont des considérations régionales, plutôt qu'une vision nationale.

Joe Clark blâme également les médias pour l'atmosphère amère qui a envahi la Colline parlementaire. Avec une importante compétition et une technologie forçant les reporters à écrire des articles sans une réelle réflexion, ils produisent «plus de la caricature que de l'analyse», estime-t-il.