La prochaine campagne électorale sera-t-elle la dernière de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois? La question revient à chaque scrutin, voire chaque année. C'est le prix à payer pour détenir le titre, et de loin, de doyen des chefs de parti à Ottawa.

Le vétéran bloquiste, âgé de 63 ans, siège au Parlement depuis 1990, et depuis 1997 à titre de chef de la formation souverainiste. C'est cinq ans de plus que Stephen Harper, arrivé à la tête de l'Alliance canadienne, aux Communes, en 2002.

En 2005, après la démission de Bernard Landry, mais surtout deux ans plus tard, à la suite de la démission d'André Boisclair - précipitée par une défaite cuisante aux élections de mars 2007 -, Gilles Duceppe a subi d'intenses pressions pour faire le saut à Québec.

Aujourd'hui, il n'hésite pas à qualifier d'«erreur» l'annonce de sa candidature à la direction du Parti québécois, en 2007, vite suivie d'une volte-face au profit de Pauline Marois. Mais serait-il tenté de nouveau si Pauline Marois perdait le vote de confiance qui doit avoir lieu le 16 avril?

En novembre dernier, un sondage CROP-La Presse a indiqué que le Parti québécois, avec Gilles Duceppe comme chef, récolterait 49% des intentions de vote, et 38% avec Mme Marois.

De plus, s'il y avait des élections générales dans les prochains mois, il s'agirait de la sixième campagne électorale de M. Duceppe. Le principal défi pour le Bloc sera alors de conserver la majorité des 75 sièges du Québec. Depuis le dernier scrutin, le Bloc a perdu un siège (sur les 49 gagnés en 2008) au profit des conservateurs dans une élection partielle, et un autre de ses députés a démissionné, laissant une circonscription vacante.

Un sondage Léger Marketing-Le Devoir publié à la mi-janvier indique toutefois que le Bloc est toujours bien en selle, largement en avance sur tous les autres partis au Québec (à 36% dans les intentions de vote).