Le premier ministre Stephen Harper affirme que le président déchu de la Tunisie et les membres de son régime ne sont pas les bienvenus au Canada.

Des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et sa famille. Leur sort suscite un intérêt particulier au Canada, puisque le beau-frère milliardaire de l'ancien président se trouverait dans un hôtel de Vaudreuil, en banlieue de Montréal.

«Les membres de l'ancien régime tunisien ne sont pas les bienvenus au Canada, a indiqué M. Harper. Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour gérer cette situation et pour coopérer avec la communauté internationale à l'égard de l'ancien régime.»

M. Harper, qui se trouvait jeudi à Rabat, au Maroc, pour une visite d'une journée, a semblé pris au dépourvu quand il a été interrogé sur les soulèvements populaires en Afrique du Nord. Des incidents similaires aux troubles tunisiens ont secoué l'Égypte, le Yémen, les Territoires palestiniens, et même le Maroc, conférant un aspect périlleux à la visite d'un jour du premier ministre en Afrique du Nord.

Mais M. Harper a déclaré qu'il avait examiné la question assez longuement avec le premier ministre du Maroc. Il a mentionné que le gouvernement du Canada appuyait le développement démocratique non violent.

«Nous appuyons le développement démocratique de ce pays», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse, où il a partagé la tribune avec son homologue marocain, Abbas El Fassi.

En ce qui concerne les émeutes ayant eu lieu en Égypte, le premier ministre a précisé que le Canada «encourageait le respect et le développement de la démocratie là-bas, le tout d'une façon pacifique et non violente».

M. Harper s'est ensuite rendu à Agadir pour une audience avec le roi du Maroc, Mohammed VI.

Quatre personnes se sont immolées par le feu au Maroc la semaine dernière, en raison de la hausse du prix des aliments, et la monarchie a réagi en augmentant les subsides pour calmer l'agitation.

Stephen Harper a également annoncé jeudi que le Canada avait lancé officiellement les négociations de libre-échange avec le Maroc. Son gouvernement entend créer des emplois, promouvoir la croissance économique et ouvrir de nouveaux marchés pour les agriculteurs et les entreprises grâce à la libéralisation du commerce entre les deux pays.

Le premier ministre devait rentrer au pays en fin de soirée jeudi.