Les mineurs qui se prostituent, la hausse des crimes violents et les travailleurs du sexe de partout au pays qui se rendent en Ontario sont dépeints par le gouvernement fédéral comme un scénario cauchemardesque si les tribunaux ne parviennent pas à mettre en application certaines dispositions clés des législations du pays en matière de prostitution.

Toutefois, l'avocat qui a contesté avec succès ces lois affirme ne pas avaler la vision catastrophique de la situation qu'entendent dépeindre les gouvernements ontarien et fédéral lors d'une audience, lundi.

Les lois interdisant les maisons de débauche, les communications favorisant la prostitution et l'exploitation du plus vieux métier du monde «contribuent aux dangers auxquels font face les prostituées», a statué en septembre la juge Susan Himel, de la Cour supérieure de l'Ontario.

Le jugement, cependant, est en sursis, de sorte que les lois demeurent en place.

Toutefois, le sursis devant arriver à terme samedi prochain, les gouvernements fédéral et ontarien souhaitent que le tribunal prolonge le délai jusqu'à ce qu'une vraie procédure d'appel puisse avoir lieu.

Le procureur général de l'Ontario, Chris Bentley, a refusé de «spéculer» quant à ce que pourrait faire la province si le sursis est prolongé.

Dans des observations soumises en cour en prévision de l'audience de lundi, le gouvernement fédéral énumère les scénarios qu'il juge possibles, si jamais la décision rendue par Mme Himel est maintenue, le week-end prochain.

Le retrait de la législation sur les maisons de débauche favorisera fort probablement des crimes tels que la traite des personnes, la prostitution juvénile, l'extorsion et les agressions, croit Ottawa.