Indépendamment de l'issue du vote de la semaine prochaine sur le registre des armes d'épaule, le premier ministre Stephen Harper a affirmé vendredi que son parti n'abandonnerait pas avant qu'il ne soit aboli.

«La semaine prochaine, que le vote tourne ou pas en notre faveur, nous n'aurons jamais été aussi près d'abolir le registre», a fait valoir M. Harper, à Thunder Bay, en Ontario.

Même si un revers pour les conservateurs semble de plus en plus probable, les troupes de M. Harper se feront un devoir de garnir les bancs du gouvernement aux Communes.

Le premier ministre interrompra son ordre du jour aux rencontres des Nations unies à New York la semaine prochaine pour revenir à Ottawa et prendre part au vote sur le registre. Le premier ministre doit prendre la parole à la réunion extraordinaire sur les objectifs du millénaire pour le développement mardi soir, et livrer un discours à l'Assemblée générale jeudi.

Plusieurs autres ministres - le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, le ministre d'État aux Affaires étrangères pour les Amériques, Peter Kent, et la ministre de la Coopération, internationale Bev Oda, - reviendront aussi à Ottawa pour la tenue du vote.

Le premier ministre a affirmé vendredi que même si le vote aux Communes devait décider du maintien du registre dans son état actuel, celui-ci sera aboli un de ces jours.

M. Harper a soutenu que l'opposition au registre n'a fait que croître au cours de ses quinze années d'existence.

Le leader du gouvernement en Chambre, John Baird, avait blâmé l'«élite de Toronto» pour le rejet anticipé du projet de loi. Mais M. Harper n'a pas été aussi loin dans ses commentaires vendredi.

Les Canadiens des milieux ruraux, les adeptes de plein air et les policiers qui travaillent dans ces secteurs «n'accepteront jamais» le registre car il est «inefficace» et un «gaspillage» de fonds publics, a argué M. Harper.

«Et le parti (conservateur) persistera tant que le registre ne sera pas aboli», a-t-il affirmé.

Le premier ministre a dit aussi espérer que les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) du nord-ouest de l'Ontario voteront la semaine prochaine en faveur du projet de loi soutenu par les conservateurs. «Je sais que cet enjeu a de la valeur aux yeux de beaucoup de gens dans le secteur, a-t-il fait valoir. Et j'espère que (les élus) qui avaient fait des promesses à leurs électeurs sauront les respecter.»