Alors que la reprise économique montre des signes d'essoufflement, le gouvernement Harper fait fausse route lorsqu'il refuse de prolonger son plan de relance au-delà du 31 mars 2011, estime le NPD.

De même quand il s'entête à accorder de nouvelles réductions d'impôt aux grandes entreprises, le 1er janvier 2011, croit le député néo-démocrate d'Outremont, Thomas Mulcair. Les nouvelles baisses d'impôt prévues en 2011 et en 2012 feront perdre quelque 6 milliards de dollars de revenus à Ottawa.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, ferait preuve de plus sagesse, par exemple, en remettant sur pied le crédit d'impôt pour rénovation domiciliaire, selon M. Mulcair.

«Il y a encore une récession dont on a du mal à se sortir. On a du mal à créer des emplois permanents. Contrairement aux conservateurs, nous ne croyons pas qu'il faille mettre fin au programme de relance économique. Il faut continuer. Il faut encore travailler pour créer des emplois permanents et à temps plein. On a créé beaucoup d'emplois à temps partiel, mais c'est parce que nous avons un gouvernement à temps partiel», a affirmé le bouillant député d'Outremont.

M. Mulcair a affirmé que la question de la relance économique sera à l'ordre du jour de la réunion des députés du NPD, lundi et mardi, à Regina, en prévision de la rentrée parlementaire, le 20 septembre.

«Les conservateurs adorent les effets de toge en matière de loi et d'ordre, pourtant ils ne font rien. Ils adorent dire qu'ils sont bons en économie, et pourtant ils ont accumulé les pires déficits de l'histoire. Les banques à charte ont fait des profits de 15 milliards de dollars au cours de neuf premiers mois de l'année grâce notamment aux réductions d'impôt», a ajouté M. Mulcair.

De passage à Kitchener, jeudi, le ministre Flaherty a écarté l'idée qu'Ottawa puise de nouveau dans ses coffres déjà dégarnis pour stimuler l'économie. La priorité du gouvernement, après avoir investi 40 milliards de dollars dans la relance, est de rétablir l'équilibre budgétaire. Le ministre invité le secteur privé à prendre la relève des gouvernements pour soutenir la fragile reprise économique.

Registre des armes à feu

Par ailleurs, M. Mulcair a bon espoir de voir un nombre suffisant de ses collègues néo-démocrates changer de camp pour sauvegarder le registre des armes à feu.

Hier, un troisième député du NPD, Claude Gravelle, de la circonscription de Nickel Belt, en Ontario, a annoncé qu'il voterait contre toute mesure visant à démanteler le registre des armes à feu. Il emboîte ainsi le pas à Glenn Thibeault, de Sudbury, et Charlie Angus, de Timmins-Baie-James, qui veulent améliorer le registre au lieu de l'abolir.

Ces trois députés faisaient partie de la douzaine de néo-démocrates qui ont appuyé en novembre dernier le projet de loi privé C-391 de la députée conservatrice Candice Hoeppner. Ce projet de loi vise à abolir l'obligation d'enregistrer les armes d'épaule, une promesse de longue date des conservateurs.

Le 22 septembre, les Communes voteront sur une motion du député libéral Mark Holland visant à tuer le projet de loi C-391. Si cette motion est rejetée, un vote définitif sur le projet de loi de Mme Hoeppner aura lieu plus tard à l'automne.

«Il n'est pas question que le NPD soit tenu responsable du démantèlement du registre. On va convaincre le nombre de députés qu'il faut pour maintenir le registre», a dit M. Mulcair.

Le chef du NPD, Jack Layton, qui permet un vote libre sur les projets de loi privé, doit donc convaincre encore trois députés récalcitrants pour empêcher les conservateurs d'adopter le projet de loi C-391.

Tous les députés libéraux et les députés bloquistes s'opposent au démantèlement du registre. Le vote sur la motion de M. Holland s'annonce très serré.