Jean Chrétien a manifesté son appui à Michael Ignatieff, jeudi, à l'occasion du passage de l'autocar du PLC à Shawinigan, dans la circonscription qu'il a représentée pendant 40 ans.

M. Chrétien a en outre reconnu avoir eu des discussions récemment avec les anciens chefs néo-démocrates Ed Broadbent et Roy Romanow au sujet d'une éventuelle coalition du NPD et du Parti libéral, mais il a dit respecter le désir de M. Ignatieff de ne pas s'engager dans cette voie avant les prochaines élections.

Il y a quelques mois, M. Chrétien avait déclenché une tempête dans les médias et créé de l'insécurité dans les rangs libéraux en laissant entendre qu'il discutait de l'idée dans les coulisses. Certains membres du parti avaient perçu cela comme une remise en question du leadership de M. Ignatieff.

Il a donc tenté de calmer le jeu, jeudi. «J'ai parlé à M. Broadbent. D'ailleurs, la première fois, c'est lui qui m'a appelé. Et j'en ai parlé à M. Romanow et à d'autres. J'en ai parlé à M. Ignatieff aussi et à tout le monde. Mais c'est la décision des deux partis et ils ont décidé de ne pas en faire une. Que voulez-vous que je vous dise? C'est au chef de décider. Moi, je n'ai rien à voir avec ça.»

M. Chrétien a martelé que l'idée d'une telle coalition entre les deux formations n'était pas nouvelle, au contraire. «On en parle depuis 1956», a-t-il dit.

«Quand nous avions une majorité, M. Trudeau a offert à M. Broadbent de se joindre à nous», a-t-il ajouté. Devant quelques dizaines de militants, il a réitéré son appui à Michael Ignatieff, qu'il a présenté comme «mon chef, votre chef, celui qui va nous mener à une victoire aux prochaines élections».

«Je l'ai appuyé, le jour où il est devenu le leader, a-t-il aussi rappelé. J'y étais! J'ai fait un discours!»

Michael Ignatieff, dont la tournée en autocar l'a mené jeudi à Trois-Rivières, Shawinigan, Pointe-du-Lac, Saint-Élie-de-Caxton et Repentigny, a rendu les compliments à son prédécesseur: «C'est le maître de la politique canadienne, a-t-il dit. Il me donne des conseils depuis que je suis arrivé en politique. Parfois je les prends, parfois non. Mais toujours avec respect.»

Au sujet de la coalition, il a déclaré qu'il souhaitait d'abord et avant tout remplacer le gouvernement Harper, offrir une solution de rechange libérale. «Après une élection, si j'ai une majorité, si j'ai une minorité, je suis prêt à travailler avec qui que ce soit afin de respecter le Parlement, afin de respecter les voeux des citoyens, afin de faire des progrès pour le Canada en respectant les institutions canadiennes», a-t-il souligné.

M. Ignatieff sera à Montréal vendredi, où il doit notamment participer à l'émission Des kiwis et des hommes.