Aucune conclusion sur la réglementation du système financier, rien sur les changements climatiques, très peu pour les pays pauvres et une image ternie du Canada : pour les partis de l'opposition, le gouvernement Harper a raté une belle occasion d'assumer un leadership sur la scène internationale.

«Ce n'est pas souvent qu'on est l'hôte du G8 et du G20. Pour un coût de plus de 1 milliard, je trouve que le Canada n'a pas gagné beaucoup», a estimé le député libéral John McCallum. Selon lui, le premier ministre Stephen Harper, en prévision des sommets, a «gaspillé son capital dans une campagne ridicule contre la taxe bancaire», alors que les vrais enjeux étaient ailleurs.

«Il aurait plutôt dû faire campagne pour la réglementation des banques, a dit M. McCallum. Or, on ne voit aujourd'hui aucun progrès.»

Selon le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, les sommets canadiens «ne passeront pas à l'histoire».

Pas de grands résultats

«Le manque de leadership de M. Harper et les positions du Canada à contre-courant de celles des pays du G20 ont fait en sorte qu'il y a eu un petit peu de choses pour tout le monde, mais pas de grands résultats, a jugé M. Paquette. Les deux sommets ont été des occasions manquées.» En comparaison, le sommet du G20 de Pittsburgh avait fait beaucoup plus, selon lui, notamment sur la question des changements climatiques. L'engagement, pris l'année dernière, d'éliminer les subventions à l'industrie pétrolière n'a d'ailleurs pas été réitéré dans le communiqué final du sommet du G20 de Toronto, ont dénoncé les partis de l'opposition.

Selon le chef du NPD, Jack Layton, le bilan de l'ensemble de ces trois jours de sommets est très peu reluisant. «Les grandes banques ont gagné : pas de taxe. Les grandes pétrolières ont gagné : pas de réduction de leurs subventions, a dit M. Layton. Les pauvres, eux, n'ont pas gagné, parce qu'il n'y aura pas de système pour transférer des fonds des pays riches aux pays pauvres. Et l'environnement a perdu parce qu'il n'y a eu aucune action forte pour s'attaquer à la crise des changements climatiques.»

La faiblesse de l'engagement obtenu sur la santé maternelle et infantile a aussi été décriée.

Et finalement, tous ont déploré l'image du Canada qui a été diffusée partout sur la planète : celle des casseurs dans les rues de Toronto.

«C'est quand même assez paradoxal. On nous annonce près de 1 milliard de dépenses pour assurer la sécurité et la seule image qui va faire le tour du monde, c'est celle des voitures de police incendiées, a critiqué Pierre Paquette. On se questionnait sur les coûts, les résultats ne sont évidemment pas au rendez-vous. J'ai bien hâte de voir les explications du gouvernement.»