Les témoins convoqués manquaient toujours à l'appel en comité parlementaire, jeudi, mais le rapport qui doit faire état au Parlement de leurs absences est retardé notamment par l'obstruction des députés conservateurs qui siègent au comité. Et il risque fort de ne pas se rendre à la Chambre des communes avant la fin de la session.

Dimitri Soudas, le directeur des communications de Stephen Harper, ne s'est pas présenté - à nouveau - pour témoigner au comité jeudi matin.

Un huissier a effectué d'autres tentatives infructueuses de lui signifier une citation à comparaître.

Une employée du ministère des Travaux publics n'a pas daigné non plus se présenter.

Le président de ce comité qui est chargé de faire la lumière sur des allégations d'ingérence politique dans des demandes d'accès à l'information, Paul Szabo, a tenté de faire adopter par les membres un rapport destiné aux députés de la Chambre des communes pour faire état de l'absence des témoins.

Une absence qui constitue vraisemblablement un bris des privilèges des parlementaires, soit celui de convoquer les témoins qu'ils désirent et obtenir les documents qu'ils souhaitent consulter.

C'est ce rapport qui va faire en sorte que le Parlement soit saisi de cette affaire qui traîne et crée des étincelles depuis que le gouvernement a annoncé que les ministres allaient témoigner à la place de leurs employés en comité.

Avec ce rapport, le président de la Chambre des communes peut décider d'imposer des sanctions aux témoins absents.

Mais, motion sur motion sur motion, amendement sur amendement, et rappels au règlement multiples ont fait en sorte que, deux heures plus tard, rien n'avait été accompli.

Tout au plus le comité a convenu d'entendre à la prochaine réunion un légiste expliquer les conséquences que courent M. Soudas et les autres employés en décidant de ne pas comparaître.

Selon la députée bloquiste Carole Freeman, qui siège au comité, ces conséquences peuvent constituer un acte criminel et aller jusqu'à l'emprisonnement. Des conséquences non seulement pour les témoins absents, mais aussi pour Stephen Harper qui aurait incité M. Soudas à ne pas témoigner.

Le témoignage du légiste risque cependant aussi de retarder le débat sur le rapport à être soumis au Parlement, et possiblement d'empêcher son dépôt puisqu'il ne reste que deux séances prévue pour le comité.

Le président M. Szabo, exaspéré par les interventions incessantes des députés en comité, croit que certains d'entre eux craignent que si ce rapport est déposé en Chambre trop tôt, il risque de provoquer un débat majeur et nuire aux autres travaux du Parlement. Les députés conservateurs au comité ne veulent pas que ce rapport soit déposé cette semaine, a-t-il ajouté.