Le ministre des Travaux publics, Christian Paradis, dénonce les intentions des libéraux de Michael Ignatieff de transférer des sommes d'argent directement aux municipalités pour financer des projets d'infrastructures s'ils prennent le pouvoir aux prochaines élections.

Selon M. Paradis, qui est le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec, une telle déclaration du chef libéral plus tôt cette semaine à Toronto démontre que le vieux réflexe des libéraux de tout vouloir centraliser à Ottawa revient tranquillement à la surface.M. Paradis a rappelé qu'une telle manoeuvre d'un gouvernement libéral provoquerait de nouvelles confrontations entre Ottawa et Québec, d'autant plus que cela irait à l'encontre de la loi sur le Ministère du conseil exécutif (M-30), adoptée en 1974. Cette loi empêche notamment les municipalités de conclure des ententes de financement directement avec le gouvernement fédéral sans l'autorisation préalable du gouvernement du Québec.

«Tout cela est encore une fois du Ottawa knows best que nous ont déjà servi les libéraux. Il faut travailler dans le respect des juridictions des provinces, comme nous le faisons depuis 2006», a dit M. Paradis.

Respecter la loi M-30

«Je trouve cela malheureux. C'est un retour en arrière. Cela va provoquer des conflits entre Québec et Ottawa et c'est la dernière chose dont nous avons besoin. (...) L'Assemblée nationale, dans sa souveraineté, a décidé d'adopter la loi M-30 et le gouvernement fédéral doit la respecter. C'est un vieux réflexe des libéraux qui revient et qui a tant fait mal à l'unité du pays», a ajouté le ministre des Travaux publics.

Dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Toronto, lundi, Michael Ignatieff a critiqué la lenteur du gouvernement Harper à financer les projets d'infrastructures au pays.

Il a ajouté qu'un gouvernement libéral «distribuerait l'argent directement aux municipalités, aux gens sur le terrain qui savent où sont les besoins les plus urgents - dans les infrastructures communautaires».