Les libéraux de Michael Ignatieff maintiennent le cap pour renverser le gouvernement Harper cet automne, même si le NPD ne semble pas prêt à appuyer cette démarche pour le moment.

Les stratèges libéraux ont d'ailleurs arrêté leur décision quant au libellé de la motion de censure qu'ils déposeront la semaine prochaine envers le gouvernement minoritaire conservateur. Cette motion sera toute simple, très brève et sans artifice, afin de faire pression sur les néo-démocrates de Jack Layton pour qu'ils l'appuient.

Selon des informations obtenues par La Presse, hier, la motion se lira comme suit: «Que la Chambre des communes n'a plus confiance dans ce gouvernement.»

«La motion de censure sera une phrase très simple. Nous ne voulons pas donner un seul prétexte à Jack Layton et au NPD de ne pas l'appuyer», a confié hier un stratège libéral sous le couvert de l'anonymat.

Le Parti libéral compte déposer cette motion de censure durant la journée de l'opposition qui lui sera attribuée deux jours après le dépôt du troisième rapport du ministre des Finances, Jim Flaherty, sur l'état de l'économie. En principe, M. Flaherty doit déposer ce rapport aux Communes le 28 septembre.

Pour se maintenir au pouvoir, les conservateurs ont besoin de l'appui d'un des trois partis de l'opposition. Le Parti conservateur détient 143 des 308 sièges, soit 12 de moins que la majorité requise pour gouverner sans devoir faire des compromis.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a déjà indiqué que ses troupes voteront en faveur de la motion des libéraux si celle-ci exprime clairement que le gouvernement Harper ne jouit plus de la confiance de la Chambre. Les libéraux doivent donc s'assurer de l'appui du NPD afin de mettre fin au règne des conservateurs à Ottawa.

Mais le NPD a annoncé la semaine dernière qu'il ne provoquerait pas d'élections tant que les nouvelles mesures proposées par le gouvernement Harper pour améliorer le programme d'assurance emploi n'auront pas été adoptées. Concrètement, cela veut dire que les troupes de Jack Layton, qui ont toujours voté contre les propositions des conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir en 2006, pourraient soit s'abstenir de voter sur la motion de censure ou carrément appuyer le gouvernement minoritaire de Stephen Harper.

La semaine dernière, la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a déposé le projet de loi C-50 afin d'injecter 935 millions dans le programme d'assurance emploi et permettre à certains travailleurs d'obtenir entre cinq et 20 semaines de prestations de plus. Cette mesure temporaire toucherait environ 190 000 chômeurs et serait rétroactive de neuf mois à partir de son entrée en vigueur. Le projet de loi est à l'étape de la deuxième lecture.

Vendredi dernier, le gouvernement Harper a aisément survécu à son premier vote de confiance de la session parlementaire après que le Bloc québécois et le NPD eurent voté en faveur de la motion de voies et moyens visant à mettre en oeuvre certains éléments du dernier budget, dont le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, très populaire au pays. Tous les députés libéraux présents aux Communes ont voté contre.

Toutefois, le Bloc québécois n'a pas l'intention d'appuyer le gouvernement Harper lors des autres votes de confiance. Au cours des prochaines semaines, l'avenir du gouvernement conservateur reposera donc entre les mains du NPD.