Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, minimise l'importance de voir son ancien collègue Pierre Brien débarquer à Ottawa pour conseiller les conservateurs de Stephen Harper afin de les aider à reprendre le terrain perdu au Québec.

M. Brien a été député bloquiste de Témiscamingue 1993 à 2003, date à laquelle il a tenté de faire le saut en politique provinciale en portant les couleurs de l'Action démocratique du Québec. Il a été embauché par le Parti conservateur pour conseiller le ministre des Travaux publics, Christian Paradis, qui est également le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec.

M. Brien aura comme tâche de participer à la rédaction de la portion québécoise du programme électoral des conservateurs en prévision de la prochaine campagne électorale, selon des informations obtenues par La Presse.

Les stratèges conservateurs se frottaient les mains, hier, de voir que M. Brien avait accepté de jouer un tel rôle au sein du parti, comme le dévoilait hier le quotidien Le Devoir. M. Brien a commencé son nouveau travail la semaine dernière. Pour les conservateurs, M. Brien représente «une grosse prise» parce qu'il connaît bien, selon eux, les régions du Québec où les conservateurs tentent de s'enraciner.

Interrogé à ce sujet, hier, le chef bloquiste, Gilles Duceppe, s'est surtout attardé à souligner les échecs de M. Brien depuis son départ du Bloc québécois.

«Il a quitté le Bloc il y a six ans. Depuis ce temps-là, il a perdu à deux élections au niveau du Québec et puis c'était un très proche conseiller de Mario Dumont (l'ancien chef de l'ADQ) lors de la débâcle de décembre dernier (aux élections provinciales)», a dit M. Duceppe.

Son arrivée, selon le chef bloquiste, ne changera pas la donne politique au Québec. «Les choix qu'il a posés, de façon évidente, ce n'était pas les bons choix. Les conservateurs semblent toujours croire que la filiale ADQ est prometteuse d'avenir», a-t-il dit, sourire en coin.

Mais le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, voit les choses autrement.

«En politique, on additionne, on ne soustrait pas. (...) Je suis content. C'est une bonne prise, M. Brien. Je le respecte beaucoup. Il a de l'expérience, il a un bon réseau et il va être en mesure de nous fournir de bons conseils», a dit M. Paradis.