Frustré d'avoir perdu son poste de leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, Gérard Deltell quitte le parti de François Legault. Le député de Chauveau annoncera mardi qu'il compte être candidat des conservateurs de Stephen Harper aux prochaines élections fédérales.

M. Deltell sera candidat dans la circonscription de Louis-Saint-Laurent qu'a déjà représentée aux Communes Josée Verner - nommée au Sénat après sa défaite aux mains du Nouveau Parti démocratique, en mai 2011.

Ancien chef de l'Action démocratique du Québec, M. Deltell avait joué un rôle déterminant dans l'apparition du parti de François Legault - devenu chef de l'ADQ en novembre 2009, il avait permis que son parti soit absorbé par la CAQ en février 2012.

À La Presse, jeudi, il avait nié les informations voulant qu'il annonce cette semaine sa décision. Après plusieurs secondes d'hésitation, il avait répété, comme il le fait depuis des mois, que toutes les options étaient toujours possibles et que sa décision n'était pas arrêtée.

Il semble que les conditions imposées aux candidats aux investitures conservatrices aient forcé M. Deltell à presser le pas; il pensait à l'origine attendre davantage avant d'annoncer ses intentions.

Indemnité de départ

Après les dernières élections, il y a un an, François Legault avait confié à son partisan de la première heure, François Bonnardel, la responsabilité convoitée de leader parlementaire à l'Assemblée nationale, une fonction que détenait Deltell depuis les élections de septembre 2012. Sylvie Roy, autre députée vedette à l'époque de l'ADQ, ronge son frein aussi depuis qu'elle a été délogée de ses anciens dossiers, l'intégrité dans l'attribution de contrats gouvernementaux.

M. Deltell doit expliquer son cheminement mardi en point de presse et indiquera du même coup s'il conservera son indemnité de départ - un an de salaire -, un avantage de plus en plus controversé pour les élus qui mettent fin avant terme au mandat que leur ont donné les électeurs. Il y a un an aujourd'hui que M. Deltell avait été réélu dans Chauveau.

La région de Québec demeure, selon les sondages, le terrain le plus fertile pour les conservateurs. Un sondage CROP réalisé à la mi-février constatait que le parti de Stephen Harper y décrochait 38% des appuis.