L'ancien premier ministre Jean Chrétien affirme que la décision du gouvernement fédéral d'envoyer des forces spéciales dans le nord de l'Irak pour aider à combattre l'État islamique (EI) pourrait entraîner le Canada dans une escalade dans la région.

Lors d'une entrevue accordée à la radio de la CBC, M. Chrétien estime que le Canada est désormais pleinement impliqué dans la campagne menée contre l'EI.

M. Chrétien, qui a refusé d'engager le pays dans la guerre en Irak en 2003 puisque celle-ci n'était pas autorisée par les Nations unies, croit que l'implication d'Ottawa dans une mission en Irak est «déjà conclue».

Il a également déclaré sur les ondes de la CBC qu'il trouvait «un peu inhabituel» l'empressement du gouvernement Harper à affirmer que l'aide canadienne n'était pas une mission de combat.

M. Harper a assuré que l'engagement canadien était limité à 69 membres des forces spéciales qui ne serviront qu'à conseiller et assister les forces irakiennes et les combattants kurdes qui résistent à l'EI dans le nord du pays. Ce déploiement doit être réévalué d'ici 30 jours.

Jean Chrétien croit cependant que cet engagement pourrait se poursuivre, alors que le Canada sera sous pression pour en faire davantage.

Pour lui, la situation actuelle en Irak est similaire à la guerre du Vietnam, puisque là aussi, les États-Unis ont débuté leur intervention avec «quelques conseillers».

«Vous ne pouvez pas y être seulement en partie. Vous êtes engagé, ou vous ne l'êtes pas, a poursuivi M. Chrétien. L'autre camp sait que nous en faisons partie. Bien sûr, si vous refusez d'agir, vos partenaires diront que vous ne respectez pas votre promesse.»

De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies a pressé la communauté internationale, vendredi, d'étendre son soutien envers le gouvernement irakien alors que celui-ci combat l'EI et ses alliés.