Les crues printanières qui ont durement touché le nord-ouest de l'île de Montréal inquiètent des citoyens opposés à un projet immobilier dans un secteur de Pierrefonds, craignant de voir la métropole ajouter 5500 résidences en pleine zone inondable.

Des citoyens ont profité de la séance du conseil municipal qui avait lieu hier soir pour manifester leurs inquiétudes à la suite des inondations qui ont notamment touché Pierrefonds. Deux d'entre eux ont dit s'être rendus sur le terrain du projet immobilier Cap-Nature et avoir constaté que les terrains étaient gorgés d'eau.

« J'ai arpenté les terrains jeudi dernier et ils étaient très humides. Ça ressemblait à un marécage. Il fallait se promener avec des bottes de caoutchouc, sinon on en ressortait les pieds mouillés », a dit l'un d'eux, Kenneth John Simon, devant les élus.

« Ça ne me semble pas un bon endroit pour bâtir des maisons. » - Kenneth John Simon

L'élu responsable de l'habitation, Russell Copeman, a plutôt insisté pour dire que les terrains visés par le projet Cap-Nature ne semblent pas avoir été inondés. Il a tout de même indiqué qu'une analyse de la crue printanière sera réalisée et que les inondations seront prises en compte dans l'acceptation du projet immobilier envisagé à cet endroit.

Les promoteurs ont d'ailleurs assuré hier que leurs terrains se trouvaient à l'extérieur des zones inondables et n'avaient pas été touchés par la crue des eaux. « Alors que la région de Pierrefonds connaît présentement des crues historiques presque inégalées par rapport à celles enregistrées au cours des 100 dernières années, les terrains sur lesquels nous avons planifié d'établir le projet domiciliaire de Cap-Nature n'ont aucunement été affectés », a déclaré leur porte-parole, David Cliche.

FEU VERT ATTENDU

Maintenant que l'Office de consultation publique a repris l'étude du projet, qui avait été suspendue durant les inondations, les promoteurs pressent maintenant les élus de donner leur feu vert. « Après plus de 12 ans de collaboration et de concertation avec la Ville de Montréal et l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, les promoteurs estiment en effet que l'heure est aux décisions d'aller de l'avant plutôt qu'à la contestation et au recul », ont-ils ajouté.

L'administration Coderre a par ailleurs rejeté la proposition de l'opposition de préserver ces espaces verts pour en faire un parc national sous la gouverne de la SEPAQ, disant que Québec n'avait pas été consulté. « C'est de l'improvisation totale », a réagi Russell Copeman.

Rappelons que le projet Cap-Nature prévoit l'aménagement de 5500 logements sur un terrain de 185 hectares. Les promoteurs s'engagent à préserver un secteur voisin de 180 hectares.