L'ex-directeur du service d'ingénierie de la Ville de Laval commence sa première semaine de prison, sept mois après son ex-patron et complice Gilles Vaillancourt.

Claude de Guise a été condamné mardi à une peine de 30 mois de prison après avoir plaidé coupable la semaine dernière à des accusations de complot, fraude et corruption.

Cette peine a fait l'objet d'une suggestion commune de la Couronne et de la défense. Comme elle s'élève à plus de deux ans, elle doit être purgée dans un pénitencier fédéral.

Sa condamnation a été éclipsée par la reconnaissance de culpabilité de 13 coaccusés impliqués dans le stratagème de corruption et de collusion qui encadrait l'attribution des contrats publics à Laval de 1996 à 2010.

Dans le cadre de ce système, Claude de Guise était chargé de communiquer avec la firme qui recevrait le contrat et de lui remettre la liste des perdantes, afin que les entreprises arrangent leurs soumissions en conséquence.

Selon un document judiciaire, l'ingénieur connaissait l'existence d'une ristourne de 2 % versée par les entrepreneurs au PRO des Lavallois, le parti politique du maire Vaillancourt, et avait remis la liste des collusionnaires aux personnes chargées de percevoir la fameuse contribution.

«Coup de masse»

Mardi, Claude de Guise a relaté au tribunal que son arrestation avait eu l'effet d'un « coup de masse », a rapporté le Courrier Laval. Il aurait alors sombré dans l'alcool, mais aurait depuis repris sa vie en main. Son avocate, Élise Pinsonnault, n'a pas rappelé La Presse.

Son ancien patron, l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt, a été condamné en décembre 2016 à six ans de prison pour son rôle à la tête du système illégal qui avait coûté des millions aux contribuables.

En tant qu'ingénieur, Claude de Guise a aussi été puni par son ordre professionnel. Il a été déclaré coupable de graves infractions déontologiques en mai dernier. Son avocat et celui du syndic de l'Ordre des ingénieurs se sont entendus sur une suggestion commune de 10 ans de radiation.

- Avec Vincent Larouche, La Presse