Le violeur en série Stéphane Duperron, qui purge une peine à durée indéterminée de délinquant dangereux, va demeurer détenu pendant encore au moins deux ans. La Commission des libérations conditionnelles du Canada a refusé ce mois-ci de lui accorder sa semi-liberté en raison de sa criminalité «extrêmement importante» et de son risque de récidive élevé.

Le prédateur sexuel de 52 ans a agressé sexuellement des femmes à un «rythme effréné» dans les années 90. De 1994 à 1997, il s'en est pris à une douzaine de femmes, toujours seules à pied ou en vélo. Certaines ont été menacées au couteau, alors que d'autres ont été frappées et menacées de mort. Il a été condamné à une sévère peine de 18 ans de pénitencier en 1997 pour ces viols sordides.

Dès sa libération d'office en 2009, Stéphane Duperron a violé une jeune femme dans un boisé de Sherbrooke. Il a surgi derrière elle et l'a maintenue au sol en lui ordonnant de se taire, sans quoi il la tuerait. Il a ensuite obligé sa victime à se laver dans une piscine pour éliminer toute trace de l'agression. Des parcelles d'ADN retrouvées sur le corps de la victime ont toutefois permis aux policiers d'arrêter le prédateur.

Déclaré délinquant dangereux l'an dernier et ainsi condamné à une peine à durée indéterminée, Stéphane Duperron est détenu depuis mars 2018 dans un pénitencier à sécurité maximale. Il est décrit par ses intervenants carcéraux comme un «individu imprévisible et dangereux pour la société». Une récente évaluation psychologique a conclu qu'il présentait un trouble de la personnalité antisociale, une personnalité «psychopathique» et un risque de récidive sexuelle «élevé».

Son équipe de gestion de cas (EGC) relève son incapacité à se «fixer des barrières internes pour prévenir la récidive» et craint qu'il ne récidive «fort probablement» dans le même contexte que dans le passé. L'EGC relève que Stéphane Duperron fréquente la même femme depuis 2009. Or, les intervenants se questionnent sur sa compréhension de la problématique sexuelle déviante de son conjoint et sur sa capacité réelle d'encadrer son conjoint en cas de remise en liberté.

Stéphane Duperron n'a également pas réussi à convaincre les commissaires pendant son audience cet automne. «La Commission constate que vous avez une forte tendance à minimiser votre agir sexuel et une tendance lourde à vous présenter sous un beau jour, mettant en évidence votre bon comportement en milieu carcéral», indiquent les commissaires dans leur décision du 5 octobre, rendue publique cette semaine.

La Commission refuse ainsi de lui accorder sa semi-liberté et sa libération conditionnelle totale en raison du risque «inacceptable» qu'il présente pour la société. Les commissaires notent aussi la «prédation», le «sadisme» et la «psychopathie» de Duperron dans leur conclusion.

«À ce stade-ci de votre sentence, vous êtes sensiblement le même individu que vous étiez au début votre sentence.»

Stéphane Duperron pourra à nouveau se présenter devant la Commission en septembre 2020.

LA PRESSE

Stéphane Duperron