Un acupuncteur montréalais a été reconnu coupable mardi d’avoir agressé sexuellement une patiente pendant un traitement. Claude Kamga Defo prétendait avoir massé la victime autour des seins pour lui « libérer un blocage énergétique ». La juge n’a pas été convaincue par sa version.

Propriétaire du Centre Énergie Santé Kamga dans l’arrondissement du Sud-Ouest à Montréal, Claude Kamga Defo pratiquait comme acupuncteur, mais aussi comme massothérapeute au moment des faits. Il était un adepte de la technique Taichi-Qigong. Notons qu’il est accusé d’agression sexuelle dans un autre dossier et qu’il fait face à de nombreuses accusations déontologiques.

En décembre 2021, la victime visite Claude Kamga Defo pour des problèmes à son épaule gauche. C’est la première fois qu’elle consulte à cet effet. Le début du traitement se déroule normalement. L’acupuncteur place des aiguilles et des ventouses sur le corps de la femme.

Un peu plus tard, le traitement prend une tournure sexuelle. Claude Kamga Defo prend une serviette mouillée et fait des mouvements circulaires sur le ventre, puis sur les seins de la patiente. L’accusé s’attarde sur les mamelons et les seins de la femme.

« Elle a peur, se sent un peu figée », relate la juge Dominique B. Joly.

L’acupuncteur s’absente. À son retour, il demande à la victime de se mettre à quatre pattes. Elle s’exécute, croyant que cela l’aiderait à se relever pour ne pas être étourdie. Mais l’accusé l’arrête et se met à lui masser l’entre-jambes. Plus précisément, il lui touche les parties génitales en appliquant une pression et en faisant une vibration avec sa main. C’est ainsi que se conclut le soin.

Pendant un échange par texto avec la victime, le jour même, Claude Kamga Defo lui a envoyé six émoticônes, dont un clin d’œil, un visage avec un cœur et un autre avec des yeux en étoile.

Au procès, Claude Kamga Defo a nié avoir touché les mamelons et les parties génitales de la femme. Il disait avoir traité la femme pour des problèmes de fertilité. C’est dans ce contexte qu’il l’a massée près des seins pour « relâcher » son énergie. À ses yeux, la femme avait un « blocage » énergétique. Il devait ainsi faire beaucoup de pressions au niveau du ventre.

La juge Joly a retenu le témoignage « crédible et fiable » de la victime. Elle n’a pas cru la version de l’accusé. Il a donc été déclaré coupable d’agression sexuelle. Il risque maintenant la prison.

En juin 2023, le conseil de discipline de l’Ordre des acupuncteurs du Québec a limité la pratique de Claude Kamga Defo pour certains soins.

Quelques mois plus tard, le Conseil a toutefois refusé de le radier provisoirement. Il fait face à de nombreuses accusations déontologiques. On lui reproche entre autres « d’avoir abusé de la relation professionnelle qu’il entretenait avec une patiente en posant à son égard des gestes abusifs à caractère sexuel ».