Trois jeunes hommes qui auraient pris en chasse et tabassé un automobiliste sur une route de campagne près de Bromont, en décembre dernier, ont été accusés hier de voies de fait causant des lésions et de complicité, au palais de justice de Granby.

Les trois accusés, Raphaël Marceau, 20 ans, de Dunham, Mathieu Laporte, 18 ans, de Cowansville, et Yan Thibeault, 18 ans, de Frelighsburg, qui n'en sont pas à leurs premiers démêlés avec la justice, auraient passé à tabac Benoit Vézina, 60 ans, de façon tout à fait gratuite, alors que le résidant de Sutton était en route vers son domicile, dans la soirée du 10 décembre.

La victime a raconté que la voiture des trois jeunes hommes s'est d'abord arrêtée devant son véhicule à un feu de circulation. Ensuite, ils se sont amusés à le suivre de près, à le dépasser et à ralentir devant lui à plusieurs reprises. Lors des dépassements, ils lançaient des projectiles sur la voiture de M. Vézina, qui s'est arrêté pour voir s'il y avait des dommages.

C'est à ce moment que les individus se sont garés devant son véhicule et se sont mis à le rudoyer, à l'insulter et à exiger qu'il leur donne de l'argent. Le sexagénaire a eu le fémur fracturé par un coup qu'il a reçu à la cuisse.

Malgré sa blessure, il avait réussi à mémoriser le numéro de la plaque d'immatriculation des filous. Les trois jeunes hommes ont été arrêtés 10 jours plus tard par la Sûreté du Québec (SQ) de Brome-Missisquoi.

AUTRES ACCUSATIONS

Malgré leur jeune âge, les accusés n'en sont pas à leur première arrestation. Raphaël Marceau fait déjà face à une accusation d'obtention frauduleuse d'aliments ou de logement. Mathieu Laporte a déjà été accusé de voies de fait causant des lésions. Quant à Yan Thibeault, il fait l'objet d'une accusation d'introduction par effraction.

Toutes ces infractions reprochées aux trois hommes sont récentes. Les accusés ont plaidé non coupables pour chacune d'entre elles.

Ils étaient absents du palais de justice de Granby, hier, mais reviendront devant la cour à une date ultérieure.

Dans la salle des pas perdus, Benoît Vézina affichait un bon moral malgré les circonstances. « Je trouve surtout ça dur de ne pas skier  », a dit le travailleur de la construction, qui se déplace en béquilles à cause de sa jambe cassée durant la nuit fatidique. « Je recommence à peine à marcher dessus.  » Il devra ensuite s'astreindre à des séances de rééducation pour pouvoir se déplacer normalement.

M. Vézina reconnaît aujourd'hui qu'il n'aurait jamais dû arrêter son camion et sortir, mais il se réjouit d'avoir porté plainte à la police et de savoir que les jeunes ont finalement été accusés.

« Beaucoup de gens m'ont contacté pour me dire qu'ils avaient vécu une chose semblable, dit M. Vézina. Ça sensibilise les gens. C'est ça le côté positif de l'histoire.  »

Infographie la presse

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Raphaël Marceau