Le signalement des cas de violence conjugale devrait être amélioré, a affirmé Philippe Couillard samedi matin en commentant le meurtre de Daphné Boudreault, survenu mercredi à Mont-Saint-Hilaire. Du même souffle, le premier ministre a fustigé l'utilisation de cette «tragédie épouvantable» à des fins «politiques partisanes» par le Parti québécois, qui reproche à son gouvernement de ne pas en faire assez en matière de prévention de violence conjugale.

«Je trouve ça épouvantable. Épouvantable d'utiliser une tragédie comme ça à des fins politiques partisanes. Jamais je ne ferais quelque chose comme ça ! [...] De faire un retournement partisan autour d'une tragédie comme ça, c'est inacceptable!», s'est offusqué Philippe Couillard en mêlée de presse ce midi, en marge du colloque régional du Parti libéral du Québec (PLQ) qui se déroulait à Laval.

«Il est déplorable que le premier ministre accuse l'opposition officielle lorsqu'il est incapable de répondre sur le fond. Nous réitérons notre demande pour que le Plan d'action gouvernemental 2012-2017 en matière de violence conjugale soit enfin mis en oeuvre», a rétorqué samedi Valérie Chamula, attachée de presse de l'aile parlementaire du PQ. 

Vendredi, le Parti québécois a soutenu que le gouvernement Couillard n'avait pas mis en oeuvre le Plan d'action gouvernemental 2012-2017 en matière de violence conjugale, sans toutefois faire de lien direct avec la mort de Daphné Boudreault.

« Lors de la mise en place du plan d'action, une campagne de sensibilisation était prévue. Pourquoi le gouvernement libéral ne l'a-t-il jamais lancée? En fait, les libéraux n'ont rien fait, concrètement, pour faire progresser la lutte contre la violence conjugale. Le Parti Québécois, lui, en avait fait une priorité lorsqu'il a élaboré le plan d'action », a indiqué par communiqué la porte-parole du Parti Québécois en matière de condition féminine, Mireille Jean. 

«C'est une tragédie épouvantable, c'est terrible ce qui est arrivé à cette jeune femme [Daphné Boudreault]. Ce qu'on veut surtout voir, c'est ce qui est arrivé, aller au fond des choses. Il y a une enquête qui est en cours, et surtout M. Coiteux [le ministre de la Sécurité publique] l'a dit et va le répéter, s'il faut, et je pense qu'il faudra améliorer la façon dont on fait les choses lorsqu'on signale des cas de violence conjugale, on va le faire», a affirmé Philippe Couillard.

Rappelons qu'Anthony Pratte-Lops, l'ex-conjoint de 22 ans de Daphné Boudreault, a été accusé de meurtre prémédité jeudi. La victime avait appelé les policiers le matin de sa mort puisqu'elle avait peur de son ex-copain. 

Des baisses d'impôts dans le prochain budget ?

Dans son allocution devant environ 200 militants du PLQ, Philippe Couillard a avancé que «d'autres bonnes nouvelles» se trouveraient dans le budget qui sera déposé la semaine prochaine. Juste avant, il a affirmé que «oui, on va diminuer les impôts du monde» et s'est targué d'avoir aboli en taxe santé. En mêlée de presse, le premier ministre s'est fait plus nébuleux au sujet de l'échéance de cette baisse d'impôts. 

«On a toujours dit que si possible, si la situation le permettait, on voulait faire un geste de plus pour alléger le fardeau fiscal, mettre de l'argent dans la poche des gens. Déjà, l'abolition de la taxe santé est en voie d'être complétée. Ça, c'est près de 760 millions de plus dans la poche des Québécois. Si on peut faire mieux, on fera mieux, attendez le budget pour ça», a-t-il déclaré.