Des citoyens de Longueuil regroupés sous l'appellation « Recours imbuvable » ont exhorté, hier, l'avocat Jacky-Éric Salvant à renoncer à la demande de recours collectif qu'il a déposée lundi au nom des citoyens qui ont vécu un inconfort ou un stress lors de la pénurie d'eau potable à Longueuil.

Le groupe, dont la page Facebook a jusqu'ici attiré un peu plus de 100 personnes, est piloté par les Longueuillois Yves Thériault et Nathalie Roy.

« Nous considérons qu'une telle démarche n'est pas justifiée et constitue un usage abusif des ressources, déjà très limitées, de notre système judiciaire », ont-ils écrit à propos du recours collectif dans un courriel envoyé hier à Me Salvant. « En effet, comme toute condamnation à intervenir, le cas échéant, devra être assumée par l'ensemble des citoyens de Longueuil, elle aura pour effet de pénaliser vos propres clients. »

La même missive doit être envoyée par courrier enregistré aujourd'hui.

«Opportunisme»

« C'est comme une autopoursuite. Les seuls qui en profitent, ce sont les avocats », a déclaré M. Thériault, qui a exprimé son intention de s'opposer à tout recours judiciaire.

Considérant que Longueuil a fait preuve d'imprudence et de négligence dans sa gestion de la crise de l'eau potable, des citoyens représentés par Me Salvant ont déposé lundi une demande de recours collectif de près de 29 millions de dollars au palais de justice de Longueuil.

« C'est clair qu'il y a eu des ratages au niveau des communications et de la gestion, a reconnu M. Thériault. Mais il faut remettre les choses en perspective : ce n'était tout de même pas une crise majeure. » Pour le citoyen de Longueuil, Me Salvant fait preuve d'« opportunisme » en s'appropriant ce dossier.