L'opposition à l'hôtel de ville de Montréal demande à la mairesse Valérie Plante de renoncer à augmenter la taxe de l'eau, ce qui permettrait de rapprocher de l'inflation la hausse de taxes prévue en 2018.

Le chef de l'opposition, Lionel Perez, a présenté ce matin sa réponse au budget, dont l'adoption est prévue mercredi. Ensemble Montréal, anciennement Équipe Coderre, dit vouloir éviter que la hausse de taxe atteigne 3,3 %, soit davantage que les projections pour l'inflation dans la région de Montréal, évaluée cet automne à 1,7 % par le Conference Board du Canada.

Pour y arriver, la formation pointe du doigt principalement la hausse de 1,1 % attribuée à la taxe de l'eau. En y renonçant, l'augmentation des taxes résidentielles serait de 2,2 % seulement.

Sans surprise, l'opposition a indiqué qu'elle comptait voter contre le budget, à moins que l'administration ne renonce à hausser la taxe de l'eau.

Rappelons que l'administration Plante-Dorais a justifié la hausse de la taxe de l'eau par les besoins importants de réfection du réseau d'eau. Cette taxe dédiée à l'entretien de ces infrastructures souterraines n'a pas été augmentée depuis 2013.

Lionel Perez a rejeté ces explications en disant que l'administration précédente avait réussi à mettre les bouchées doubles dans la réfection de ces infrastructures souterraines sans augmenter la taxe de l'eau.

Parmi les autres changements proposés, l'opposition propose d'ajouter 10 millions au programme d'aide aux commerçants en chantier. Le parti demande aussi 1,5 million pour mettre en place un bureau indépendant du budget, afin de créer une organisation pour réviser de façon indépendante les prévisions budgétaires à l'avenir.

Feu vert dans la dissidence

Malgré la controverse soulevée par les hausses de taxes prévues en 2018, la commission des finances recommande l'adoption du premier budget de l'administration Plante-Dorais. Ce feu vert se fait toutefois dans la dissidence puisque, en plus de l'opposition, les 15 villes ont annoncé vouloir voter contre.

Après une semaine d'étude des prévisions budgétaires, les élus responsables de réviser les finances de la métropole ont déposé aujourd'hui à l'hôtel de ville un rapport formulant pas moins de 30 recommandations. Essentiellement, la commission en vient à donner le feu vert au budget, qui prévoit des hausses de taxes de 3,3 %. Cette augmentation, au-delà de l'inflation contrairement à la promesse électorale de Valérie Plante, a suscité la grogne chez plusieurs.

Les 15 villes liées aussi comptent s'opposer. Leur représentant, Georges Bourelle, maire de Beaconsfield, a dit que celles-ci ne pouvaient accepter une hausse de 5,3 % de leurs quotes-parts. La commission des finances demande d'ailleurs de consulter à l'avenir l'Association des municipalités de banlieue avant la préparation des prochains budgets.

Pour réduire la hausse de taxes, les villes liées recommandent quant à elles d'étaler sur 3 à 5 ans le coût des régimes de retraite, ce qui permettrait d'économiser 55 millions.

C'est mercredi que le conseil municipal sera appelé à voter pour adopter officiellement le budget 2018. Projet Montréal disposant d'une courte majorité de sièges, son adoption fait peu de doute, la mairesse ayant indiqué ne pas vouloir reprendre l'exercice.

Parmi les autres améliorations recommandées, la commission des finances suggère à la nouvelle administration de déposer le Programme triennal d'immobilisations (PTI) avant ou en même temps que le budget. C'est en effet très rare que celui-ci est adopté après puisque l'ampleur des projets influence la dette, la majorité des projets étant payés par des emprunts.

Les élus demandent aussi à l'administration de démontrer l'année prochaine les progrès réalisés grâce à la mise en place de la nouvelle brigade en salubrité, dont les effectifs ont été pratiquement doublés. On veut aussi étudier la possibilité d'augmenter le montant des amendes par les propriétaires de logements insalubres.

La commission a aussi endossé la proposition du conseiller Marvin Rotrand d'étudier la modulation des tarifs de stationnements dans les différents secteurs de la Ville.