Montréal mène une charge auprès des Nations unies au nom des 150 plus grandes métropoles du monde afin que les villes soient incluses dans les discussions sur les migrations et l'accueil des réfugiés.

Depuis l'automne 2016, les Nations unies travaillent à développer deux pactes internationaux sur les migrations et ainsi que sur les réfugiés. Lors d'une rencontre tenue la semaine dernière à Puerto Vallarta, au Mexique, la mairesse Valérie Plante a plaidé devant les représentants de plusieurs pays dans une vidéo de six minutes pour que les villes aient une place à la table des discussions.

« Les villes sont aux premières lignes du transit de l'accueil et de l'intégration des migrants, leur a-t-elle expliqué. Alors que le travail d'élaboration du pacte se poursuit, les villes veulent contribuer à la réflexion collective et faire partie de la solution. C'est ainsi que Métropolis a soumis un mémoire que je vous invite à considérer dans vos délibérations. Les villes y expriment leur engagement à agir localement pour mettre en place des politiques, des programmes et des services novateurs à la hauteur de la tâche qui nous incombe. »

Dans son message envoyé aux délégués des Nations unies, la mairesse a notamment cité en exemple les efforts mis de l'avant par sa ville avec la mise en place du Bureau d'intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM).

« ON A UN RÔLE À JOUER »

La Ville de Montréal a décidé de s'impliquer activement sur la scène internationale en constatant à quel point la majorité des migrants et réfugiés transitait ou s'établissait dans les grandes villes. La métropole québécoise a d'ailleurs reçu une importante partie des réfugiés syriens au cours des dernières années. « On a un rôle à jouer, on veut donc aussi être à la table des discussions sur ces deux pactes », explique le directeur des relations internationales de Montréal, Henri-Paul Normandin (aucun lien de parenté avec l'auteur de ces lignes).

Ce dernier trace un parallèle avec les discussions internationales sur les changements climatiques. « Il y a une dizaine d'années, les Villes n'étaient pas aux tables et maintenant, elles le sont très sérieusement », dit M. Normandin. 

L'équipe des relations internationales de Montréal a ainsi rédigé un mémoire sur les migrations, qui a été appuyé par les 136 membres de Métropolis, l'association regroupant les grandes métropoles.

RETRAIT AMÉRICAIN

La déclaration préparée par Montréal a soudainement pris une plus grande importance la semaine dernière à la suite de la décision des États-Unis de se retirer des discussions. Mécontentes de voir leur gouvernement tourner le dos aux négociations pour les deux pactes, une quinzaine de villes américaines ont décidé de se rallier au travail entrepris par la métropole québécoise et signifié leur appui à sa déclaration. Parmi les signataires américains de la déclaration de Montréal, on retrouve ainsi Bill de Blasio, maire de New York, Rahm Emanuel, maire de Chicago et ex-chef de cabinet de Barack Obama, ainsi que Muriel Bowser, mairesse de Washington.