Le temps des vacances tire à sa fin. La rentrée d'automne arrive à grands pas. Et aux portes de Montréal, des milliers et des milliers de cônes orange attendent toujours les Montréalais et les banlieusards pour leur rendre la vie impossible sur la route du travail ou de l'école. Il n'y aura pas de pause dans les travaux de construction qui encombrent la métropole. Et avec la fermeture définitive d'une partie de l'autoroute Ville-Marie, à la mi-novembre, la circulation automobile risque d'être fort « intéressante » à Montréal, cet automne. Avant-goût.

Le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports du Québec, Jacques Daoust, a annoncé, hier, un train de mesures totalisant 46 millions pour tenter de contenir les impacts du tsunami orange qui va déferler sur le réseau routier de la métropole au cours des prochains mois.

Selon une programmation des grands travaux rendue publique hier par le Ministère et la Ville de Montréal, la plupart des grands chantiers de ponts, d'autoroutes, de tunnels et d'infrastructures municipales qui entravent sérieusement la circulation depuis le début de l'année seront toujours là à la rentrée d'automne. Et il s'en ajoutera quelques autres. De gros chantiers.

Se heurtant déjà depuis des années à de grands chantiers saisonniers qui réduisent la capacité du pont de moitié, les usagers du pont Mercier qui arrivent dans l'île de Montréal devront maintenant composer avec le rétrécissement durable de la bretelle menant de la route 138 à l'autoroute 20 Est, en direction du centre-ville (ou de l'échangeur Turcot). Cette réduction d'une voie sur deux restera en vigueur... jusqu'en 2019.

Au nord de la ville, les automobilistes qui empruntent le réseau artériel de Montréal devront tenir compte des chantiers d'infrastructures installés juste avant la rentrée par la Ville de Montréal sur l'avenue Papineau et le boulevard Saint-Michel. Ces chantiers municipaux sont prévus à peu près à la même hauteur (rue Jarry) sur les deux grandes artères, situées à proximité l'une de l'autre, qui absorbent chaque matin en périodes de pointe une partie du trafic nord-sud en direction du centre-ville et des quartiers centraux de Montréal.

VILLE-MARIE EST

Les impacts de ces nouvelles entraves risquent toutefois d'être de la petite bière en comparaison des effets de la fermeture partielle de l'autoroute Ville-Marie, direction est, entre l'échangeur Turcot et le tunnel Ville-Marie.

À la mi-novembre, les travaux de reconstruction de l'échangeur Turcot entraîneront la fermeture définitive de l'autoroute Ville-Marie (A720), en direction du centre-ville, et un déplacement complet de la circulation vers deux voies routières temporaires qui sont en cours de construction, au sud de l'autoroute actuelle, entre l'échangeur et le tunnel Ville-Marie.

La capacité routière dans l'axe de l'A720, qui possède quatre voies de circulation, où circulent environ 100 000 véhicules par jour, vers le centre-ville, sera réduite de moitié, jusqu'en 2018, pour permettre la démolition des structures de l'autoroute actuelle et la construction de la nouvelle route 136 qui la remplacera, en 2020.

Mais il ne sera pas nécessaire d'attendre après l'Halloween pour évaluer les effets de ce chantier. Car dès la mi-octobre, des interventions nécessaires pour « préparer » le réseau au déplacement de la circulation sur les voies temporaires auront pour effet de réduire le débit du trafic en direction du centre-ville.

Ainsi, des milliers d'automobilistes qui arrivent de l'ouest de l'île, par l'autoroute 20, feront face chaque matin, en période de pointe, au goulot d'étranglement créé par la fermeture d'une voie de circulation sur deux, en plein coeur de l'échangeur Turcot, entre l'A20 Est et l'A720 Est.

TRANSPORTS EN COMMUN

Cette fermeture partielle devrait avoir des impacts importants pour les automobilistes en provenance du pont Champlain, de l'arrondissement du Sud-Ouest et de tout l'ouest de l'île de Montréal, qui empruntent ce tronçon de l'autoroute 720 Est pour accéder au centre-ville.

Ce n'est sans doute pas un hasard si la plupart des nouvelles mesures de « mitigation » qui seront déployées cet automne et l'an prochain (voir le dernier onglet de ce dossier) visent principalement à stimuler l'utilisation des transports collectifs dans l'Ouest-de-l'Île, le sud-ouest de la ville et sur la Rive-Sud de Montréal. On espère ainsi réduire la pression sur le réseau routier dont la capacité sera globalement réduite pour de très longues périodes.

Les mesures annoncées hier par le ministre Daoust totaliseront 46 millions, dont 12 millions en bonis tarifaires. 

Cette mesure consiste à encourager l'utilisation des transports collectifs en offrant un mois de transport gratuit à l'achat d'un titre de transport annuel pour le métro, les réseaux d'autobus et les trains de banlieue.

Des autobus seront ajoutés sur des dizaines de lignes d'autobus de Montréal et de la banlieue. La cadence de service sera accélérée sur une partie de la ligne verte du métro, entre les stations Angrignon et Lionel-Groulx. Enfin, des centaines de places de stationnement incitatif supplémentaires devraient être offertes, avant la fin de 2016, aux terminus d'autobus de Candiac, Brossard et Laval.

LE SUD-OUEST FORTEMENT TOUCHÉ

Situé au coeur du triangle formé par les grands chantiers de l'échangeur Turcot, du pont Champlain et de l'autoroute Bonaventure, l'arrondissement du Sud-Ouest de Montréal sera particulièrement touché (voir l'onglet suivant). Une vingtaine de chantiers majeurs liés à ces grands projets ou menés par la Ville de Montréal sont déjà en activité dans les rues du secteur.

En plus du sud-ouest de Montréal, les documents rendus publics hier par Mobilité Montréal, un organisme de concertation régionale sur les enjeux de circulation, identifient trois autres « secteurs sensibles » où se concentreront des travaux majeurs d'infrastructures et de routes, dans l'ouest, le centre et l'est de la métropole.