L'acteur et activiste américain Danny Glover a participé mardi en Équateur à la campagne lancée par le président socialiste Rafael Correa contre la compagnie pétrolière Chevron, en litige avec ce pays en raison d'une amende record pour pollution.

Connu pour son rôle dans la saga d'action Lethal Weapon, la vedette noire d'Hollywood, sympathisant des dirigeants de gauche latino-américains, s'est rendu à Aguarico dans la province amazonienne de Sucumbios en Amazonie, plongeant la main dans une mare de pétrole sauvage.

«Je me sens engagé par rapport à ce qui se passe ici. En voyant les dégâts occasionnés, il me semble que Chevron doit répondre pour cela», a lancé l'acteur de 67 ans lors de cette visite, au milieu d'une forêt de micros et de caméras.

«Cette piscine de déchets toxiques a porté atteinte à la vie des communautés riveraines et tant qu'elle sera là, justice ne sera pas faite. Il faut de grands moyens pour remédier à tout cela et Chevron doit sans aucun doute prendre ses responsabilité», a poursuivi Danny Glover.

Interrogé par l'AFP, l'artiste s'est dit indigné. «Quand j'ai mis la main dans le pétrole, j'ai senti de la rage, j'ai senti de la force et j'ai senti que c'est une lutte que nous allons gagner».

Poursuivi à l'origine par quelque 30 000 indigènes et agriculteurs, le géant pétrolier américain conteste être à l'origine de la pollution qu'il attribue à la compagnie d'État équatorienne Petroecuador. Plusieurs procédures ont été lancées par Chevron devant des tribunaux.

Au total, la compagnie a été condamnée par la cour de Sucumbios à une amende de 19 milliards de dollars pour cette pollution en Amazonie attribuée à Texaco qui y a démarré ses opérations dans les années soixante et qui a été racheté en 2001 par Chevron.

Dans un communiqué, Chevron a de nouveau fustigé la campagne du gouvernement équatorien, déploirant des «show médiatiques pour détourner l'attention loin de ses propres obligations».