Québec solidaire fait de la « manipulation », son programme est « irréaliste » et il cherche à confisquer l'épargne de milliers de Québécois, a dénoncé Jean-François Lisée, dimanche. Mais il ne regrette pas d'avoir voulu de former une alliance électorale avec ce parti l'an dernier.

De passage à Saint-Jean-sur-Richelieu, le chef du Parti québécois a poursuivi l'offensive qu'il a lancée au débat de jeudi soir, poussant encore plus loin ses critiques du parti de gauche.

« Lorsqu'on cache un programme politique, c'est de la manipulation, a dénoncé M. Lisée. Lorsqu'on a un co-porte-parole qui dit qu'elle a le pouvoir alors qu'on sait que c'est faux, c'est de la manipulation. Lorsqu'on dit que l'ancien président du Conseil central du Montréal métropolitain, un des hommes les plus puissants de l'univers syndical, qui est chef de Québec solidaire, est juste là pour coller des timbres, c'est de la manipulation. »

Le chef péquiste a souligné que le programme complet de QS n'est plus disponible sur son site web. 

Dans les minutes qui ont suivi, Québec solidaire a dirigé La Presse vers une page web où le programme de 92 pages peut être téléchargé en quelques instants. La page d'accueil du parti contient également un lien vers la plateforme électorale de 43 pages.

« Jean-François Lisée ment ouvertement aux québécois et aux québécoises », a dénoncé M. Nadeau-Dubois sur son compte Twitter.

M. Lisée a également montré du doigt un extrait du plan de transition économique de Québec solidaire. Dans ce document de 86 pages, également disponible en ligne, le parti propose de rapatrier le Compte d'épargne libre d'impôt (CELI) canadien.

« Une partie de ce réservoir d'épargne à faible coût sera spécifiquement dédiée è l'habitation durable », peut-on lire dans le document.

M. Lisée y voit la preuve que QS cherche à confisquer l'épargne de milliers de Québécois.

Il a donc appelé de nouveau les médias et l'ensemble des Québécois à s'intéresser de plus près aux propositions solidaires. Ce faisant, il a reconnu pour la première fois la « progression » du parti dans les intentions de vote.

« Sur le fond des choses, la progression de Québec solidaire fait en sorte que oui, il faut briser ce tabou et poser les vraies questions équitablement », a-t-il dit.

« Maintenant que QS dépasse les attentes, il doit être traité équitablement alors discutons du fond des propositions », a dit M. Lisée.

« Convergence »

Après avoir été élu à la tête du PQ, M. Lisée a tenté de former une alliance électorale avec Québec solidaire, l'an dernier. Ce projet de « convergence » a échoué, après avoir été rejeté sans équivoque par les membres du parti.

Le chef péquiste n'a pas nié qu'au moment où il tentait ce rapprochement, il était au courant de plusieurs éléments du programme solidaire qu'il dénonce aujourd'hui. Mais l'alliance était néanmoins nécessaire pour assurer le « bien commun » des Québécois, a-t-il argué dimanche.

« Ils ont fait un autre choix, le choix de la progression de leur parti au détriment des autres, a déploré M. Lisée. Et donc, moi, je ne regrette rien. On a fait cette démonstration que, pour nous, le bien commun des Québécois était plus important que nos différences partisanes. »

M. Lisée avait lancé une première salve au débat de jeudi soir en demandant à Manon Massé qui est le véritable chef qui « tire les ficelles » de Québec solidaire. Le « chef » en question est Gaétan Châteauneuf, qui est secrétaire général du parti.

Le chef péquiste a ensuite déploré que Québec solidaire ait profité d'une « free ride » depuis le début de la campagne. Il a toutefois reconnu avoir contribué à ce problème.