Si la Coalition avenir Québec est élue le 1er octobre, les directeurs de trois corps policiers majeurs verront leurs postes réévalués, a affirmé François Legault, dimanche.

Le grand patron de l'UPAC, Robert Lafrenière, fera l'objet d'une évaluation, a indiqué le chef caquiste lors d'un passage à Vaudreuil.

« M. Lafrenière n'a pas été nommé par un vote du deux tiers, a dit M. Legault. Ça ne veut pas dire que ça le disqualifie, ça veut dire qu'il va falloir revoir les façons de faire et s'assurer avec lui qu'il a une indépendance. Donc son poste sera réévalué comme les autres si la CAQ est élue le 1er octobre. »

La Coalition avenir Québec et le Parti québécois ont passé plusieurs mois à critiquer le mode de nomination du commissaire de l'UPAC à l'Assemblée nationale. Selon eux, le fait qu'il soit choisi par le gouvernement met en cause son apparence de neutralité.

À l'heure actuelle, le commissaire est nommé par le gouvernement, à partir d'une courte liste de trois candidats fournie par un comité d'experts.

Un gouvernement caquiste ferait en sorte que les deux tiers des députés avalisent sa candidature. De cette manière, il est fort probable qu'il faille l'appui de plusieurs partis pour confirmer sa nomination.

M. Legault souhaite appliquer la même méthode pour nommer les directeurs de la Sûreté du Québec (SQ) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Actuellement, ce dernier poste est occupé par intérim par Martin Prud'homme, qui est le directeur de la SQ.

Les commentaires de M. Legault surviennent quelques heures après que le candidat caquiste Ian Lafrenière eut dénoncé « l'ingérence politique » dans le travail des policiers. M. Lafrenière, un ancien haut gradé du SPVM, a promis de mettre fin à cette situation si la CAQ prend le pouvoir.

LES CHEFS RÉAGISSENT

Les chefs libéral et péquiste, Philippe Couillard et Jean-François Lisée, ont réagi en fin d'après-midi, dimanche, à la possible réévaluation des postes des patrons de l'UPAC, de la SQ et du SPVM par la CAQ.

Philippe Couillard : « Sa proposition de mettre en ballottage les chefs de police du Québec, ce sont des intentions d'ingérence qui sont extrêmement graves. Ça, c'est de l'ingérence politique. Ses commentaires sur les chefs de police qu'on a vus aujourd'hui sont l'un des cas les plus graves d'ingérence politique dans le travail policier qu'on ait vu au Québec depuis longtemps. Les chefs de l'UPAC et de la Sûreté du Québec sont nommés à partir d'une liste indépendante, de comités indépendants, et non pas soumis à un ballottage idéologique de la CAQ. »

Jean-François Lisée : « Ce que la CAQ propose maintenant, c'est un genre de déstabilisation de l'ensemble des corps policiers du Québec. De dire que, lorsqu'ils seront au pouvoir - si par malheur ils l'étaient -, personne ne saura dans le premier mois qui dirigera la police parce qu'ils reverraient tout ça, c'est une très, très mauvaise idée. Nous, ce que l'on a dit, c'est que Robert Lafrenière a été en poste sept ans [à l'UPAC]. Nous pensons que c'est le temps d'avoir un nouveau commissaire. [...] Quant au directeur de la SQ, son mandat se termine en 2022. [À ce moment-là], son successeur ou lui-même sera élu aux deux tiers des députés de l'Assemblée nationale. Quant à la police de Montréal, pour l'instant, il n'y a pas de directeur, donc on suppose que d'ici un an il y en aura un nouveau qui sera désigné aux deux tiers. »