La candidate libérale Gertrude Bourdon dit avoir été « piégée » par la Coalition avenir Québec, l'accuse de « bafouer » sa « liberté individuelle » et demande aux électeurs de se « mettre à (sa) place ».

La semaine dernière, quand le chef de cabinet de François Legault lui a texté qu'ils ont « l'occasion de marquer l'histoire » et qu'elle lui a répondu « Je le crois aussi », Mme Bourdon soutient qu'elle avait déjà pris la décision de dire non à la CAQ.

« Au moment où j'ai texté qu'en effet on allait marquer l'histoire, ma décision était prise que je n'irais pas à la CAQ », a-t-elle soutenu en conférence de presse aux côtés du premier ministre Philippe Couillard qui annonçait des promesses en matière de santé. Elle a donné cette réponse « simplement pour être éduquée » car elle tenait à annoncer en personne à François Legault, samedi dernier, qu'elle ne se présenterait pas pour son parti.

La CAQ a « décidé de comprendre » que son texto signifiait qu'elle était partante, selon elle. « Quand on regarde l'article » publié samedi annonçant sa candidature pour la CAQ, « vous comprendrez que comme citoyenne, j'ai pu me sentir piégée ».

« Vous savez comme citoyen, se sentir piégé, c'est le contraire de la démocratie. C'est le contraire des valeurs libérales qu'on se donne dans notre liberté individuelle. Je voudrais que tous les citoyens du Québec se mettent à ma place comme citoyenne et (voit) à quel point on peut être atteint dans cette intégrité-là, et si facilement. »

Elle déplore la divulgation de ses textos. « La CAQ a décidé dans son éthique de divulguer des échanges. (...) Ce que je voudrais que les citoyens comprennent, c'est qu'on est rendu là avec certaines personnes dans une société où la liberté individuelle est bafouée. Parce que des échanges privés doivent rester privés. Je m'arrête là. »

Elle considère que son cheminement se compare à celui des électeurs qui doivent faire un choix le 1er octobre.

« Je me mets à la place du citoyen ce matin qui m'écoute et ne sait pas trop pour qui il il va voter. Il essaie de comprendre, d'analyser, de comprendre ce qui va arriver au Québec suite à son vote. Je me suis sentie comme ça », a-t-elle affirmé.

Elle s'est sentie « un peu attaquée » par les commentaires négatifs faits à son sujet dans les derniers jours.

« La vérité a encore ses droits », dit Legault



Lors d'un passage à Verchères, le chef caquiste François Legault a reconnu que son équipe a rendu public l'échange de messages textes entre Mme Bourdon et M. Koskinen. Il a dit agir « de façon exceptionnelle » afin d'informer les électeurs.

« La vérité a encore ses droits, a indiqué M. Legault. Et moi, je vais laisser les Québécois juger de sa façon de se comporter. »

Il s'est bien gardé de commenter le comportement de la candidate libérale lors de ses échanges avec son équipe.

Pour sa part, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, ne voit pas d'un mauvais oeil que la CAQ ait dévoilé leur échange de textos avec Mme Bourdon. « La vérité prime », a-t-il dit, ajoutant « qu'on veut savoir si la personne qui est présentée pour diriger le plus grand ministère au Québec est digne de confiance (...), et c'est une preuve qu'elle ne l'est pas ».



- Avec la collaboration de Martin Croteau, Hugo Pilon-Larose