Congédié par les électeurs de Nicolet-Bécancour, le chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, devra bientôt chercher un emploi dans son domaine, les finances et la gestion. Mais il promet de diriger son jeune parti avec la même énergie.

«Les membres de la direction des autres partis ont aussi des emplois et ils ne s'impliquent pas moins», explique-t-il. M. Aussant refuse d'ailleurs de recevoir de l'argent de son parti pour ce rôle de direction.

Il rappelle que René Lévesque (à qui il ne se compare pas, insiste-t-il) a été défait deux fois avant d'être élu pour le Parti québécois (PQ). En attendant, il travaillait comme chroniqueur pour différents quotidiens. Mais M. Aussant, qui a été vice-président de Morgan Stanley Capital International à Londres, ne jouira pas de la même visibilité s'il travaille en finances ou en gestion.

Conseil national à l'automne

Pour l'instant, il veut s'offrir quelques semaines ou mois de congé pour s'occuper de sa famille. «Depuis la formation du parti, je travaille en moyenne 100 heures par semaine», dit Jean-Martin Aussant, 42 ans, père de jumeaux de 2 ans. Pianiste, il veut aussi composer plus de musique.

M. Aussant devrait convoquer un conseil national à l'automne pour dresser le bilan des élections avec ses candidats. Option nationale compte déjà environ 6000 membres, se félicite-t-il. À titre de comparaison, après un sommet de 13 000 membres, l'ADQ en comptait moins de 2400 lors de sa dissolution, en janvier dernier.

«Notre plus grand défi, c'est de nous faire connaître», explique Jean-Martin Aussant. Cette semaine, il a perdu une précieuse tribune pour faire valoir ses idées. Il croit qu'il aurait été élu s'il avait été invité au débat des chefs comme Françoise David.

M. Aussant rappelle que Nicolet-Bécancour n'était pas un château fort pour son ancien parti, le PQ. Cette circonscription (auparavant Nicolet-Yamaska) avait élu un adéquiste en 2007. Elle avait résisté à la vague péquiste, en 1976, en élisant un député de l'Union nationale.

S'il était resté au Parti québécois, M. Aussant serait fort probablement devenu ministre dans le gouvernement Marois. Mais il assure qu'il n'a aucun regret. «Comme je le dis souvent, si j'avais voulu une limousine, je serais resté en finances pour m'en payer une. Gérer une province, ça ne m'intéresse pas. Je veux travailler à l'indépendance du Québec. Et ça, le PQ n'y travaille plus sérieusement.»