Si elle est portée au pouvoir, la chef péquiste Pauline Marois promet que chaque Québécois aura accès à un médecin de famille au terme de son mandat. Elle s'engage à investir 135 millions supplémentaires en trois ans afin d'ajouter 150 groupes de médecine de famille (GMF) au réseau de la santé, qui en compte 178 à l'heure actuelle.

Pour attirer les 700 à 1000 médecins qui seront nécessaires à son avis, Mme Marois refuse de payer davantage la pratique de la médecine familiale et entend plutôt «valoriser» la profession dans les facultés universitaires. Elle estime que les diplômés en médecine seront suffisamment nombreux au cours des prochaines années pour permettre la création de ces nouveaux GMF, qui regrouperaient également des médecins qui pratiquent déjà en ce moment.

À l'heure actuelle, 26,5% des Québécois âgés de plus de 12 ans n'ont pas accès à un médecin de famille. Les GMF sont actuellement formés d'au moins 8 médecins. Pour en créer 150 groupes, il en faudrait 1200, et non entre 700 et 1000. Mais Mme Marois voudrait assouplir certaines règles pour permettre la création de groupes de plus petite taille.

La chef péquiste a promis des investissements supplémentaires de 135 millions en trois ans, alors que son engagement est sur cinq ans.

Pauline Marois entend abroger le règlement de la loi 33 sur le développement des cliniques privées. Mais elle ne toucherait pas aux ententes qui ont déjà été conclues entre des hôpitaux et des cliniques privées affiliées. L'assurance privée serait maintenue pour les chirurgies de la hanche, du genou et de la cataracte, mais elle ne s'étendrait pas à d'autres services.

Pauline Marois a toutefois fait tout un lapsus en conférence de presse en tentant d'expliquer son engagement. «Nous privilégions le système privé!» a-t-elle lancé avant de se corriger. «Euh... public, public.»

La chef péquiste entend continuer d'augmenter le budget de la santé d'environ 6% par an, plus d'un milliard de dollars, comme l'a fait Jean Charest depuis son arrivée au pouvoir. Mais elle estime que certaines mesures pour rendre le réseau «plus efficace» permettraient éventuellement de réduire la hausse des investissements.

Pauline Marois a fait cette annonce à Sherbrooke, dans la circonscription de Saint-François, aux côtés notamment de son candidat, le Dr Réjean Hébert, doyen de la faculté de médecine de l'université de Sherbrooke, qui affronte la ministre Monique Gagnon-Tremblay. C'était la première fois depuis le début de la campagne que Mme Marois prenait des engagements en matière de santé. Cet après-midi, elle abordera le dossier des soins à domicile pour les aînés.