«Y a-tu un dimmer après ça?» Cette répartie de Denis Coderre, lancée lors du débat de lundi soir après une intervention qu'il jugeait trop longue de Mélanie Joly, n'a presque pas été relevée dans les médias.

Elle révèle pourtant un changement de ton qui n'est pas passé inaperçu dans l'entourage des candidats à la mairie: Mélanie Joly, après avoir suscité l'indifférence ou l'amusement, a maintenant droit à l'hostilité.

Ses adversaires ont eu une occasion en or de lui reprocher son manque d'expérience dans la controverse autour de Bibiane Bovet, une candidate transsexuelle qui a déjà été escorte. Après l'avoir assurée de son appui, elle l'a expulsée dimanche de son parti après avoir été informée que l'Autorité des marchés financiers enquêtait sur elle.

Bergeron et Côté

Richard Bergeron et Marcel Côté ne se sont pas privés d'ironiser sur l'organisation de Mme Joly, «montée à la va-vite» avec «un côté instantané, amateur et inexpérimenté». Lors du débat de lundi, c'est cependant Denis Coderre, que les sondages donnent largement en avance, qui s'est montré le plus cinglant.

Après avoir laissé entendre que Mme Joly utilisait la campagne électorale comme «un tremplin pour l'avenir», il a eu cette remarque: «Je comprends que Mme Joly n'a pas d'expérience, mais il faut s'expliquer quelques réalités.»

«Si c'est votre expérience, j'aime mieux ne pas l'avoir», a rétorqué Mme Joly.

Avec sa répartie sur le «dimmer», M. Coderre a clairement fait une entorse à sa promesse d'éviter les attaques personnelles, qu'il réitère régulièrement aux journalistes. Craindrait-il une remontée de celle qui a hérité d'une étonnante deuxième place? Chez les partisans de Mme Joly, on rêve en tout cas d'une répétition montréalaise de la vague orange qui a balayé le Québec en 2011.

Et pour laquelle personne n'a réussi à trouver le «dimmer».