«Si vous voulez mon amitié, mon appui, ne divisez pas le vote.» Ces propos de Denis Coderre à des membres de la communauté juive hassidique lors d'une réunion privée ont fait bondir ses adversaires politiques, mais le Congrès juif québécois n'y voit absolument rien de répréhensible.

«En aucun temps, les paroles de M. Coderre n'ont été interprétées comme une menace», a indiqué Mayer Feig, porte-parole du Congrès juif québécois. L'organisme soutient que la vidéo - diffusée par TVA jeudi - a été «présentée hors contexte» puisque M. Coderre répondait à une question au sujet d'une lettre circulant dans la communauté juive invitant à diviser le vote entre l'Équipe Denis Coderre et un autre parti politique.

Les adversaires politiques de Denis Coderre ont dénoncé ses propos. «C'est très inquiétant, dit Russell Copeman, candidat de la Coalition Montréal. On n'est pas en URSS ou dans les années 60. Il est si gêné par ses propos qu'il demande de ne pas filmer. Quand on est fier de ses paroles, on les dit devant les caméras.» Mélanie Joly a dénoncé ce «marchandage politique». «Le maire doit représenter tous les Montréalais, pas seulement les communautés qui pourraient l'appuyer, dit la chef de Vrai changement pour Montréal. C'est exactement cette culture-là qu'on doit casser.» «C'est de la vieille politique, dit Richard Bergeron, chef de Projet Montréal. On l'a vu dans son financement, dans son modèle d'organisation, on le voit dans cette façon de courtiser chaque groupe.»

Le Congrès juif québécois, qui avait demandé à ses membres de ne pas filmer la rencontre, déplore que celle-ci «soit utilisée pour des fins partisanes politiques». Le principal intéressé s'est expliqué hier sur ses propos. «J'ai dit de ne pas juste voter pour moi, de voter aussi pour mon équipe, a dit Denis Coderre à TVA. Ce n'est pas du tout embarrassant. Quand tu es en avant, on essaie toujours de te déstabiliser. C'est de bonne guerre.»