Afin de permettre aux candidats défaits à la mairie d'avoir une chance de siéger au conseil municipal, Claire Le Bel propose d'implanter le principe du «colistier».

Cette proposition fait partie des 12 engagements en matière de transparence et d'éthique rendus publics ce matin par Mme Le Bel. «C'est un des mécanismes pour avoir une bonne démocratie, précise en entrevue la candidate à la mairie et chef du parti Option Laval. Si certains partis n'en veulent pas, ils n'ont qu'à ne pas nommer de colistier».

Ce n'est pas la première fois qu'elle tente d'implanter le système du colistier à Laval. Le mois dernier, la conseillère du district de Concorde-Bois-de-Boulogne avait dû baisser pavillon et n'a pas réussi à convaincre le comité exécutif de faire cette demande à la Commission municipale du Québec. «Je n'ai pas eu beaucoup d'appuis, on m'accusait d'agir dans mon propre intérêt», indique Mme Le Bel.

Utilisé à Montréal depuis 1990, envisagé à Québec et à Gatineau, ce système permet de jumeler deux candidats, un à la mairie et un à un siège de conseiller. Si le premier est battu, il peut se rabattre sur le siège de son colistier, si ce dernier est élu évidemment.

Ce système aurait théoriquement pu permettre aux opposants au maire Gilles Vaillancourt de siéger, malgré leur défaite, au conseil municipal. Aucun élu de l'opposition n'a fait son entrée à l'hôtel de ville de Laval entre 2001 et 2012.

Dans les faits, reconnaît Mme Le Bel, «ça n'aurait probablement pas changé grand-chose : le PRO contrôlait tous les sièges de conseillers. Mais maintenant, peu importe qui va être élu, il va y avoir des partis d'opposition au conseil.»

Portes et données ouvertes

Plusieurs autres engagements d'Option Laval en matière d'éthique et de transparence rejoignent les propositions des autres partis. On veut ainsi offrir un «point d'accès» à chacun des conseillers de la Ville et mettre sur pied un Bureau de consultation publique, ouvrir un portail internet où apparaîtraient notamment toutes les informations concernant l'octroi des contrats et revoir les allocations de départ des élus qui ne terminent pas leur mandat.

Option Laval veut en outre créer une journée portes ouvertes mensuelle, s'assurer que les citoyens puissent poser des questions au conseil sans filtre, webdiffuser les séances et distribuer équitablement les avis publics dans les médias locaux.

« Nous voulons que les citoyens reprennent goût à la vie démocratique à Laval, explique Mme Lebel. Nous voulons qu'ils se réapproprient leurs institutions démocratiques et qu'ils se sentent les bienvenus à l'Hôtel de Ville, tout en sachant qu'ils peuvent compter sur une équipe d'élus honnêtes, ouverts et accessibles.»

Contrairement à ses adversaires du Mouvement lavallois, la chef d'Option Laval n'a pas jugé bon de souligner à gros traits la nécessité d'un code d'éthique plus sévère. «Pour moi, un code d'éthique, c'est comme respirer, pas besoin de mettre ça dans une plateforme. Il faut faire attention de ne pas devenir un État policier.»

Pas de méfait

Claire Le Bel, qui a annoncé la semaine dernière que l'ex-maire Gilles Vaillancourt lui avait offert du financement en août dernier, se retrouve depuis dans une controverse inattendue. Son attaché politique Reny Gagnon a démissionné de son poste de directeur de campagne après que la police a mis en doute la véracité d'une agression dont il dit avoir été victime.

Mme Le Bel, elle, soutient que Reny Gagnon n'avait rien à gagner à inventer cette histoire d'agression. «Voyons donc, il fait carrière en politique, ça ne se peut pas qu'il ait tout inventé. Il me jure que c'est arrivé, vraiment.»

Les dernières informations concernant l'enquête policière qu'elle a obtenues datent de vendredi. «On n'avait aucune raison de croire que l'enquête concluerait à des accusations de méfaits», affirme-t-elle.