Stephen Harper invite les Canadiens à maintenir le cap le 19 octobre lorsqu'ils iront aux urnes en lui confiant un quatrième mandat de suite afin d'assurer la stabilité économique et la sécurité du pays.

Confier le pouvoir à un autre parti comme le NPD ou le Parti libéral, qui prônent de nouveaux programmes coûteux et une hausse du fardeau fiscal, serait un pari « dangereux » alors que l'économie mondiale demeure fragile, estime le premier ministre

Accompagné de son épouse Laureen Harper, M. Harper s'est rendu comme prévu ce matin à Rideau Hall afin de demander au gouverneur général David Johnston de dissoudre le Parlement, plongeant ainsi le pays dans la plus longue campagne électorale depuis 1872.

Après la rencontre, M. Harper a longuement justifié sa décision de lancer les hostilités dès maintenant, alors qu'il aurait pu attendre après la long congé de la Fête du Travail, en septembre pour déclencher les élections.

Il a soutenu que tous les partis politiques font déjà campagne depuis plusieurs semaines et qu'il tient à ce que tous les partis soient soumis aux mêmes règles.

Il a aussi affirmé que la longue campagne électorale qui s'amorce permettra aux Canadiens d'évaluer convenablement les choix qui s'offrent à eux.

« Ces élections vont déterminer qui va protéger notre économie, en une période d'instabilité mondiale continue, et qui va assurer la prospérité future du Canada », a-t-il dit. « Ces élections vont déterminer qui est le mieux placé pour prendre des décisions difficiles afin d'assurer la sécurité de notre pays. Une élection nationale n'est pas un concours de popularité », a-t-il ajouté.

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Stephen Harper et son épouse Laureen à leur arrivée à Rideau Hall.

M. Harper a ensuite vanté le bilan économique de son gouvernement, rappelant que le budget est maintenant équilibré, que le Canada a su bien tirer son épingle du jeu malgré la turbulence qui secoue encore l'économie mondiale. S'il est réélu pour un quatrième mandat, sa priorité demeura l'économie, la gestion serrée des finances publiques et la sécurité nationale.

«Le 19 octobre, les Canadiens et les Canadiennes vont faire un choix sérieux, entre une expérience concrète qui a fait ses preuves et une approche dangereuse qui a déjà échoué et qui échoue dans d'autres pays », a-t-il dit.

« Ce n'est pas le moment pour le genre de dangereux plans économiques qui causent tant de dommages ailleurs dans le monde. Et ce n'est certainement pas le moment pour des impôts plus élevés, des dépenses irresponsables et des déficits permanents. C'est le moment de maintenir le cap. C'est le moment de nous en tenir à notre plan », a-t-il insisté.

En point de presse, M. Harper s'est défendu d'imposer une longue campagne électorale afin de tirer avantage des coffres bien garnis de sa formation politique pour remporter la victoire, comme le lui reprochent les autres leaders.

Réagissant tout de suite après l'annonce de M. Harper, le chef du NPD, Thomas Mulcair, a soutenu que les Canadiens sont mûrs pour du changement à Ottawa après neuf années de règne conservateur.

« Après une décennie de Stephen Harper, les familles de la classe moyenne travaillent de plus en plus fort, mais leur situation ne s'améliore pas. Le salaire des Canadiens est en baisse, l'endettement des familles atteint un niveau record et il y a 200 000 Canadiens sans emploi de plus aujourd'hui, qu'avant la récession de 2008. Le plan de Stephen Harper ne fonctionne tout simplement pas», a affirmé M. Mulcair.

« Les Canadiens ont un choix très clair pour cette élection : quatre années de plus sous les conservateurs de Stephen Harper ou mon plan pour du changement à Ottawa », a-t-il ajouté.

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, doit réagir à Vancouver cet après-midi au déclenchement des élections.