Réaction aux sondages ou circonstances géographiques : le chef conservateur Stephen Harper, en Colombie-Britannique, a concentré ses attaques presque exclusivement sur Jack Layton et le NPD, occultant les libéraux de Michael Ignatieff.

De passage à Campbell River, dans le Nord de l'île de Vancouver, M. Harper a présenté pour la première fois clairement Jack Layton comme le potentiel leader de la présumée coalition des forces de l'opposition que M. Harper craint depuis le début de la campagne électorale, advenant qu'il obtienne à nouveau un gouvernement minoritaire.

Martelant l'expression «M. Layton et ses partenaires», plutôt que M. Ignatieff, le chef conservateur a dit «ne plus trop savoir qui travaille pour qui» et a rappelé les années 70, lorsque les libéraux avaient conclu une entente, mais non une coalition formelle, avec le NPD.

«On s'en rappelle de cet arrangement, a lancé M. Harper. Ça nous a pris une génération pour se sortir du trou créé.»

Les récents sondages indiquent une montée importante du NPD dans les intentions de vote, certains plaçant les troupes de Jack Layton au deuxième rang, devant les libéraux. Au Québec, les néo-démocrates sont même premiers, selon le plus récent coup de sonde de la maison CROP.

Le NPD pourrait aussi faire des gains en Colombie-Britannique, là où se trouvent déjà le quart de leurs sièges, au moment de la dissolution du Parlement.

C'était la première fois de la campagne que le chef conservateur se rendait sur l'île de Vancouver, samedi.

La circonscription de l'Île de Vancouver ˆ Nord a longtemps été conservatrice (allianciste, même, avant la fusion des partis de droite), mais en 2006, le comté est passé aux mains du NPD, avant d'être regagné de justesse par le conservateur John Duncan en 2008.

Les conservateurs, les libéraux et les néo-démocrates ont chacun au minimum un siège dans cette île à l'extrême ouest de la Colombie-Britannique.