Un TGV Québec-Windsor, un tramway vers Longueuil, une politique nationale des transports collectifs et une reconnaissance des trois grandes villes canadiennes. Au jour 6 des élections fédérales, le deuxième parti d'opposition à l'hôtel de ville, Projet Montréal, a été le premier à plonger et à déposer les traditionnelles demandes aux partis politiques fédéraux.

«On parle au nom de Montréal par défaut, celui qui aurait dû le faire, Gérald Tremblay, ne le faisant pas, a expliqué en point de presse cet après-midi le chef du parti, Richard Bergeron. Le silence du maire depuis le début de cette élection nous inquiète. Mais je dois avouer que je suis surpris qu'on n'ait pas été devancés.»

Des quatre demandes du parti, deux sont de l'ordre des «questions de principe», explique-t-il. La mise en oeuvre d'une politique de développement  des trois métropoles canadiennes vise à reconnaître que ces villes «sont des joyaux, elles sont spécifiques par rapport aux villes américaines. Elles sont plus denses, moins violentes, elles ont mieux résisté à l'étalement urbain.» La politique nationale des transports collectifs urbains électrifiés permettrait à Montréal de voir naître quelques-uns des projets sur la table. Prolongement de la ligne bleue vers l'est et l'ouest, train de banlieue, navette vers l'aéroport, tramway de 40 km, «il y en a pour sept milliards», résume M. Bergeron.

Quant au train à grande vitesse qui relierait Québec à Windsor, un projet dont on discute depuis trois décennies, il se connecterait au réseau ambitieux annoncé par le président américain Barack Obama. «Tous les pays avancés ont choisi cette voie depuis 30 ans. Le Canada s'est construit par le train, il va entrer dans le XXIe siècle par le train.»

Enfin, Projet Montréal propose le retour du tramway sur le pont Victoria, un projet global de 400 millions qui relierait le centre-ville de Montréal au stationnement incitatif Chevrier, à Brossard. «Il s'agit d'une alternative à la voie réservée, en vue du remplacement du pont Champlain», explique Peter McQueen, conseiller de Projet Montréal représentant le district Notre-Dame-de-Grâce. Les deux élus conviennent que les demandes du deuxième parti de l'opposition de Montréal ne seront probablement pas un enjeu majeur des élections fédérales. «Mais si on ne le demande pas, c'est certain qu'on ne l'aura pas», précise avec humour M. McQueen. Le chef du parti, lui, se dit «totalement indifférent à la couleur du parti qui va reprendre» ses propositions. «Ce n'est pas une liste d'épicerie ou un fourre-tout, ce sont des demandes assez claires, dit M. Bergeron. Nous espérons encourager d'autres villes à aller sur la place publique.»